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Le café de la Comète

D'où vient ce nom de « Café de la Comète » que porte bizarrement encore aujourd'hui l'auberge qui se trouve Place Jean Sonrel, ancienne Place de la Gare ?

En 1811, une magnifique comète passe au-dessus de l'Europe. L'imaginaire populaire s'en donne à cœur joie et toutes les vertus lui sont attribuées. Ainsi, cette année-là, le vin a droit à toutes les plus belles qualités et on le baptise évidemment « Vin de la Comète ».

A Fraize, l'auberge de la Grande Rue (rue de l'Hôtel de Ville), connue d'abord sous l'appellation « Aux trois rois » puis « Aux trois citoyens » devient bien sûr « Café de la Comète »×. Est-ce à dire que le vin y est devenu meilleur ? On n'en sait rien mais on voit bien là un sens de la publicité déjà bien ancré chez des aïeux habiles à attirer la clientèle. Située près du pont, on y accédait par un ponceau (petit pont) qui enjambait une rigole. L'histoire pourrait s'arrêter là mais nous nous devons d'y ajouter un peu de piquant...

Avant 1900, Joseph Valentin, un de nos chroniqueurs, écrit : « la cabaretière attirait les clients par suite d'une particularité physique ; elle portait une magnifique barbe blonde de plus d'un pied de longueur. Le jour de marché, s'avançant sur le ponceau, elle lissait sa belle barbe en criant : Venez boire du bon vin de la Comète ».

Cette brave femme était une descendante de Jean-Baptiste Remy, les « Batis Comète » comme on disait alors, et de son épouse Marie-Claire, dite « Clairon de la Comète » (Carnets de J.B Haxaire, autre chroniqueur local). De cela, certains de nos anciens se souviennent encore. Un acte paroissial du début du XXème siècle mentionne encore le sobriquet « Batis Comète » d'une manière assez savoureuse, en n'oubliant pas de glorifier le bon vin !

Le développement de l'industrie et du commerce local, la construction de la gare en 1876 déplacèrent le centre d'intérêt de la ville vers ce nouveau quartier. C'est ainsi qu'en 1890, un nouveau café de la Comète, sur la Place de la Gare, accueillait les nombreux voyageurs et charretiers.

Au début du siècle dernier, Louis Houssemand en était le propriétaire-gérant, premier abonné de la commune au téléphone, comme l'indique la publicité citée dans le livre de Jean Cordier « Un coin des Vosges. Fraize et ses environs ».

De beaux projets sur la Comète avec un tel argument publicitaire !

François Maubré, « La Costelle », 2006.

Association « La Costelle », le 14 juin 2006 (publié dans le bulletin municipal Fraize 2006).

© La Costelle. Dernière mise à jour le 04/02/2020 à 08:48 
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