Marie-Claire-Denise Deloisy est née le 11 mars 1844, fille de Nicolas Deloisy, négociant et Marie-Catherine Olry. Elle a passé une enfance aisée dans la maison familiale qui était l'ancienne demeure des Ribeaupierre, et plus tard La Fromagère. Elle vécut là, entourée de sa domestique et de ses chats... (J. Hartemann, Souvenirs d'enfance et d'adolescence, 1975). Hors sa générosité, on sait peu de choses de sa vie de riche héritière célibataire. Elle décéda âgée de 80 ans en 1924.
Elle ne se fit remarquer que par les bienfaits dont elle couvrit la commune.
Suite à la réfection de l'église en 1894, elle finança :
Elle légua sa maison (Ribeaupierre) à la commune, à charge pour celle-ci de faire en sorte qu'il y ait toujours au moins deux sœurs St-Charles pour s'occuper des malades et indigents de la commune. Cette condition fut ratifiée par décret ministériel du 10 juin 1927. Rappelons que c'est son oncle et voisin, Joseph Deloisy qui avait, lui aussi, légué sa maison pour fonder, en 1868, l'Hôpital.
Elle était cousine germaine par les mères de Olympe Masson, propriétaire, entre autres biens, de la maison sise 15 rue de l'église et d'un grand terrain voisin, en face de la maison Masson-Wald. Lorsqu'il décéda, en 1892, Denise Deloisy hérita de ces biens, maison et terrain. Sœur Brigitte habita cette maison jusqu'à sa mort, en 1914. En septembre de la même année, suite à l'incendie du presbytère par bombardement, ce fut le curé Paradis qui vint y habiter, jusqu'en 1921 quand la cure fut reconstruite.
Le besoin d'une maison pour accueillir une école libre de jeunes filles étant devenu impératif, Denise Deloisy fit construire a ses frais, sur son terrain au 17 de la rue de l'église, une superbe maison qui ouvrit ses portes en 1893. Quatre religieuses de la Congrégation des sœurs de la Providence de Portieux, sous la direction de Sœur Brigitte, y donnaient l'instruction à 150 jeunes filles. Un ouvroir dirigé par une cinquième Sœur y admettait toutes les jeunes personnes de Fraize et des environs qui voulaient se perfectionner dans la couture, la broderie et tous travaux d'aiguille. Le ministre Émile Combes fit voter la loi interdisant à tous les Congréganistes d'enseigner, et la fermeture intervint en 1902. C'est le docteur Hartemann et sa famille qui vinrent l'habiter ensuite jusqu'en 1923, et les Géliot l'achetèrent. Cette maison devient alors, de nouveau avec des Sœurs (de la Providence de Portieux), garderie et patronage pour les jeunes filles, jusqu'en 1970 (disparition des Géliot). Aujourd'hui, elle accueille le Centre Médico Social.