Plan de l’église avec ses principales curiosités :
Principales sources utilisées pour la rédaction de ces pages
Association La Costelle : Notes et souvenirs personnels, copies d’écrits de Victor et
d’Henri Lalevée, de Joseph Valentin, des frères Haxaire, collections importante des Annonces des
Hautes-Vosges et du Bulletin Paroissial ! ),
Daniel Grandidier, conservateur du Musée de Saint‑Dié : Inventaire Général des
Monuments et
des
Richesses artistiques de la France, fiches de pré-inventaire de l’église et de son contenu datées
d’environ
1975,
Madame Isabelle Chave, Conservatrice du Patrimoine, Directrice des Archives
Départementales
des Vosges,
Christian Lutz :Inventaire des orgues de Lorraine. Vosges, 1991, Metz,
ÉditionsSerpenoises.
Et bien sûr, Internet...
Origine des photos affichées sur ces pages
Ce sont des photos tirées du fonds d’images patrimonial de La Costelle,
Des originaux réalisés pour l’occasion par Yves Bruant,
Et deux photos du clocher datant de 1952, avec la cloche Blaise, signées André Goy.
Notez que toutes les photos qui parsèment le texte peuvent être vues agrandies en cliquant dessus.
Avertissement
Si la compilation d’éléments historiques et leur présentation ordonnée sont à la portée d’un
rédacteur
curieux, patient et passionné, la description d’un bâtiment aussi important qu’une église nécessite
une
culture et la maîtrise d’un vocabulaire technique qui n’étaient pas du tout acquis au commencement
de ce
travail. À l’évidence, ce n’est toujours pas le cas, alors que le moment de la première diffusion
sur le
site Internet de La Costelle approche. La mansuétude du lecteur est espérée quant aux phrases
qui
pourraient lui paraître lourdes ou qui contiendraient ce qu’un archéologue serait en droit d’appeler
du
charabia. Tous les efforts ont été faits pour en limiter les conséquences et toutes les suggestions
de
corrections et d’améliorations tant au fond qu’à la forme seront les bienvenues.
Les dimensions annoncées ont été rapportées ou relevées sur des photos et n’ont pas été
minutieusement
vérifiées. Elles doivent donc être considérées comme purement indicatives.
L’église aujourd’hui
Comment y aller ?
L’église paroissiale Saint‑Blaise et Notre‑Dame de la Nativité est une belle église orientée,
à la manière de Lorraine. La juxtaposition du crépi ocre et du grès rose dont sont faits les angles, les
piliers, les corniches, les baies et les contreforts, est du plus bel effet, et souligne l’homogénéité de son
architecture extérieure.
Elle se compose d’Est en Ouest :
De l’ensemble formé par l’abside à trois pans coupés et du chœur (le chevet), voûtés avec croisées d’ogives,
éclairés par sept hautes baies en plein cintre,
De la nef à plafonds longue de six travées. Le vaisseau principal, éclairé par des fenêtres hautes,
circulaires
(oculus), est flanqué de bas-côtés éclairés par de grandes baies en plein cintre,
Du clocher porche coiffé d’un bulbe octogonal.
Un même toit de tuiles à double pente s’étend sur la nef et le chevet.
D’un bout à l’autre, elle mesure extérieurement cinquante mètres de long (dont six pour le clocher, trente trois
pour
la nef et onze pour le chœur) et dix-huit mètres de large. La hauteur sous plafond du vaisseau principal est de
treize mètres tandis que celle des bas-côtés est de neuf mètres. Les colonnes et décors sont de grès ou plâtre
blancs et tout l’intérieur (murs et plafonds) est badigeonné de blanc, à l’exception de la base des murs qui est
grise sur une hauteur d’un mètre trente.
On entre à l’église par le porche, situé sous le clocher, qui s’ouvre en haut d’un perron de cinq marches et
domine
le parvis. Situé à mi longueur du collatéral sud, un portail dit Porte des Hommes n’est
qu’exceptionnellement
ouvert, tandis que son pendant au nord est obturé par un confessionnal depuis 1901.
Elle mérite une restauration complète, mais depuis 2014, à l’initiative et avec le financement de l’association
La Costelle, tout le fond de la nef au contact de la tour a été refait :
En 2014, tout le plafond, le monument de la Reconnaissance et sa toile peinte marouflée
ont été restaurés aux frais de La Costelle,
En 2018, le mur derrière l’orgue et le grand tableau de Saint Blaise et les voûtes associées ont été refaits
par la Mairie,
En 2019, l’orgue (relevage) et son installation électrique ont été refaits, financements par la Mairie,
La Costelle, l’association ARPOF et diverses subventions,
En 2020, le grand tableau de Saint Blaise dans son cadre ont été déposés pour restauration et raccrochés en
2020, grace à un financement de la Mairie, de la DRAC1 et de La Costelle.
Le chœur :
Vue vers l’Est, depuis l’entrée de la nef.Une demi colonne engagée du chœur.Voûtes, ogives et clés de voûtes du chœur.
Le chœur domine la nef de quatre marches et mesure, abside comprise, onze mètres de profondeur.
Il est éclairé par sept grandes baies en plein cintre, ornées de vitraux.
Il se compose, dans le prolongement du vaisseau principal, de deux travées droites, dont la seconde est
voûtée avec l’abside et fait corps avec elle, dessinant cinq pans d’un octogone.
Passage de la nef au chœur.
À son raccord avec la nef, se trouvent, de chaque côté, un pilier et un pilastre semblables à chapiteaux
corinthiens.
La frise de la nef, en forte saillie et ornée de gouttes, pénètre jusqu’au niveau du pilastre.
Le pilier (quatre-vingt cinq centimètres sur soixante) est collé au mur droit.
Vue du chevet et des contreforts de l’abside.
Huit fines demi-colonnes engagées, prenant naissance au bas des baies et dotées de chapiteaux composites,
supportent les ogives dont les croisements sont renforcés par deux grosses clés de voûtes circulaires.
Les poussées transmises par les ogives sont contenues à l’extérieur par quatre contreforts ornés de larmiers
et terminés en glacis aux deux tiers de la hauteur du mur.
Sous les baies, sur une hauteur de quatre mètres, une boiserie de chêne, avec des colonnettes
et une corniche saillante, fait le tour du chœur. Elle comporte deux stalles de part et d’autre de l’entrée
pour les prêtres, suivies des deux portes d’accès aux sacristies Sud et Nord. Sur les côtés et
derrière le maître autel, des stalles permettent d’accueillir jusqu’à seize assistants.
L'amorce de la grille du chœur.
La grille de fer forgé ouvragé (on l’appelle un chancel), ancienne table de communion, en haut de la
troisième marche, a été ôtée suite aux réformes liturgiques introduites par le concile Vatican II en 1965.
Il en reste cependant les amorces, scellées à droite et à gauche.
La sacristie Nord vue du cimetière.
De part et d’autre du chœur, blotties sous ses baies, se trouvent les deux sacristies Sud et Nord auxquelles on
accède
depuis le chœur par deux petites portes intégrées à la boiserie.
La sacristie Sud est la plus utilisée des deux ; elle dispose d’une entrée particulière à l’est, en haut
de quelques marches vers le presbytère.
La sacristie Nord, quant à elle, est une réserve. Elle est la plus vaste des deux et déborde
d’un bon mètre dans le cimetière où, de plus, une entrée donne accès à la chaufferie en sous-sol.
La nef :
Elle mesure extérieurement dix-huit mètres de large sur trente-trois mètres de long,
soit intérieurement trente et un mètres et demi de long et un peu plus de seize mètres de large.
Haut d’un pilier engagé extérieur.
Les murs latéraux (gouttereaux) sont hauts de dix mètres et sont coiffés d’une corniche à ressauts qui fait le
tour complet de la nef et du clocher (les murs du chevet portent aussi la même corniche, mais cinq mètres plus
haut).
Bien que mesurant quatre-vingt cinq centimètres d’épaisseur, ils sont renforcés
à l’extérieur par des piliers engagés de grès rose qui mesurent soixante centimètres
de large et saillent de vingt cinq centimètres.
La colonnade Nord.
Des grandes arcades en plein cintre séparent le vaisseau principal
(large de sept mètre soixante) des bas-côtés (larges de quatre mètres trente).
Les six travées (quatre mètres quatre-vingt de long) sont rythmées par sept colonnes identiques de soixante
centimètres de diamètre.
Dans les murs gouttereaux Sud et Nord se trouvent des colonnes engagées (en regard des piliers extérieurs)
qui font pendant aux colonnes centrales et supportent le poids de la charpente. Les bas-côtés, se terminent par
des murs droits.
Curiosité : Avant la première, et après la sixième travée, des amorces d’arcades supplémentaires
s’interrompent après trente centimètres et se noient dans des piliers rectangulaires (quatre-vingt cinq
centimètres sur soixante)
accolés aux murs droits et qui renforcent les ouvertures du chœur et du portail d’accès.
Seules ces amorces de travées, à chaque extrémité des bas-côtés, sont voûtées en plein cintre (plâtre sur bois).
Une embase de colonne.Un chapiteau de colonne.
Les colonnes reposent sur des embases carrées et sont coiffées de chapiteaux d’ordre ionique aplatis, ornés de
volutes latérales. Elles supportent les arches en plein cintre et les doubleaux des bas-côtés, soulignés par des
moulures de plâtre de tous les côtés. Une frise de stuc et une corniche courent au dessus des grandes arcades.
Détails de la frise.Au-dessus d’une arcade, la frise, la corniche et une baie haute.
À chaque travée, cette frise se compose au centre de deux têtes d’angelots, affrontées dans un cartouche
à enroulements de style renaissance, et se prolonge en rinceaux de part et d’autre.
Entre corniche et plafond sont percées les fenêtres hautes circulaires.
Elles sont garnies de vitraux ronds qui diffusent la chiche lumière transmise par les châssis à tabatières
du toit ainsi que par un éclairage électrique disposé dans les combles.
La nef vue du chœur et la grande allée centrale.Le bas-côté Nord.
Chaque colonne des grandes arcades se prolonge, côté vaisseau principal, en piliers engagés d’où partent
les arcs doubleaux surbaissés qui supportent le plafond.
Les arcades et les écoinçons (seulement ceux de la travée la plus proche du chœur en ce qui concerne les
bas-côtés)
sont soulignés par des moulures en plâtre.
La tribune d’orgue au-dessus de l’entrée.La tribune de côté.
Au-dessus de l’entrée de la nef, se trouve la tribune d’orgues.
Supportée par deux colonnes doriques de chaque côté, elle est entourée d’une balustrade.
Elle s’avance jusqu’aux deux tiers de la première travée et mesure sept mètres de large.
La frise sur le devant se compose de triglyphes avec gouttes et de blocs de grès blancs rectangulaires
saillants, sans doute en attente de sculptures, quoiqu’ils semblent supporter les corbeaux de l’entablement.
On accède à cette tribune en empruntant l’escalier en colimaçon du clocher.
La croix de Lorraine de l’allée centrale, devant le chœur.Vue d’une tête de banc.
Le sol est partout de ciment. Sous les trente-trois rangées de bancs,
il est couvert d’un plancher de sapin qui isole du froid.
Trois allées mènent de l’entrée au chœur : Une large allée centrale,
ornée d’une bordure de mosaïque et d’une croix de Lorraine devant le chœur,
et deux autres plus étroites dans les bas-côtés. Chaque rangée de bancs peut accueillir vingt quatre personnes
soit sept-cent soixante places compte tenu des pertes dues aux colonnes, au confessionnal du
Curé, au tambour du portail Sud, et à la chaire.
La toiture est supportée par une charpente métallique.
Pour se rendre dans les combles, on doit passer par le clocher.
Croix de la consécration.
À l’occasion de la consécration de l’église en 1897, douze croix dorées ont été peintes
sur les colonnes engagées des bas-côtés et sur les colonnes des extrémités de la nef. On note, au-dessus des
croix,
la trace laissée par la fixation des girandoles associées qui portaient trois bougies.
Nota : Les églises voisines de Clefcy (plafond plat) et de La-Croix-aux-Mines (voutes en bois et colonnes de
sapin) donnent une idée de l’aspect que pouvaient avoir le plafond de Fraize (dont on n’a ni image ni
description)
avant la restauration par Ch. Cariage en 1893.
Le clocher :
Le clocher vu du Sud.
Le clocher de plan carré, jadis appelé tour, mesure environ sept mètres cinquante de côté à la base.
Ses murs ont un mètre soixante cinq d’épaisseur et sa hauteur totale
est de trente-sept mètres dont près de vingt-deux sont en maçonnerie..
Son mur Est est encastré dans le mur Ouest de la nef et ses angles sont renforcés d’un bel appareil de grès
rose
taillé.
Par deux fois, au niveau de chaque étage, entre-sol excepté,
sa section est réduite par un talus d’environ vingt centimètres.
De ce fait, le côté au sommet n’est plus guère que de sept mètres.
Les ruptures sont soulignées par des corniches de grès rose
dont la première est la plus proéminente (elle fait aussi le tour de la nef).
Trois cerclages d’acier, répartis sur les deux étages supérieurs, confortent la résistance de la maçonnerie,
soumise à rude épreuve quand les cloches sonnent à toute volée.
Les murs sont coiffés par la même corniche que ceux de la nef et du chevet.
Le portail toscan d’accès au porche, fermé un jour d’hiver.
Au centre de son mur Ouest, il est percé d’un large portail de style toscan
de grès rose sommé par un arc surbaissé à clé pendante.
Il mesure près de six mètres de large et sept mètres cinquante de haut.
L’ouverture est encadrée par deux piliers engagés qui supportent un entablement sans décoration sur lequel
est posé un fronton curviligne dont le tympan ne porte aucun ornement.
La porte, elle-même, mesure deux mètres quarante de large,
et à l’intérieur du porche, son pendant à l’Est donne accès à la nef.
Nota : Le clocher et l’aspect frontal de l’église de Clefcy sont très similaires, notamment les partails
d’entrée.
Le porche et sa voûte en berceau plein cintre.Au milieu du sol du porche, on peut lire : RENOV ANNO DOMINI MDCCCXCIV (RENOVE EN 1894).
À l’intérieur, le porche est voûté d’un berceau en plein cintre décoré de caissons.
De part et d’autre de la porte d’accès à la nef sont nichés deux bénitiers très simples,
qui sont rescapés de l’église de 1783.
La mosaïque au sol rappelle que la dernière rénovation importante a été effectuée en 1894.
La tourelle d’accès au clocher.Le clocher de face.
Outre les deux portes en vis-à-vis, on trouve au fond à gauche la petite porte d’accès aux étages supérieurs
où mène un escalier de pierre en colimaçon qui tourne à gauche, logé dans une tourelle
carrée extérieure, d’un peu plus de deux mètres de côté.
Cet escalier qui compte trente marches est éclairé par deux lucarnes rectangulaires.
Le départ de l’escalier de bois dans l’entre-sol.
L’entre-sol : Au débouché de l’escalier, on entre dans une pièce obscure qui sert de débarras, et une porte, dans
le
mur Est,
donne accès à la tribune d’orgues. On continue ensuite l’ascension par un escalier en bois grossier de vingt
quatre
marches.
Le mécanisme de l’ancienne horloge.
Le premier étage : Il est éclairé par un œil de bœuf d’un mètre de diamètre percé au centre du mur Ouest,
et contient, dans une armoire vitrée, un mécanisme d’horlogerie de marque SCHWILGUE
(Strasbourg).
Une plaque de cuivre y est fixée sur laquelle on peut lire :
EXECUTE SOUS L’ADMINISTRATION DE MR MASSON MAIRE DE LA COMMUNE DE FRAIZE 1863.
Il est à noter que SCHWILGUE est aussi l’auteur de l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg.
Depuis son remplacement par un dispositif d’horloge électrique, ce vieux mécanisme est désaffecté.
Une fenêtre haute vue du comble dans lequel elle donne.Le comble du bas-côté Sud et la charpente de fines poutrelles métalliques
Au centre du mur Est se trouve la porte ouvrant sur une passerelle qui domine et longe l’arrière du buffet
d’orgue et mène, de part et d’autre, aux combles des bas-côtés.
Lors de la réfection de la toiture en 1961, les anciennes poutres de chêne ont été remplacée par une charpente
métalliqueplus légère. On voit dans le mur de la photo ci-contre les moignons de ces anciennes poutres.
Le second étage : On gagne le second et dernier étage, où se trouvent les cloches, en continuant à grimper un
même type d’escalier de vingt huit marches en tout.
Les quatre murs, dont celui de l’Est qui émerge enfin du pignon Ouest de la nef,
sont percés de larges ouvertures en plein cintre qui accueillent les cadrans de deux mètres de diamètre de
l’horloge,
désormais électrique. En dessous des cadrans, le tintement des cloches s’échappe librement
au travers d’abat-sons en bois de même largeur et descendant jusqu’au plancher.
Dans le mur Est, la fenêtre est percée cinquante centimètres lus haut compte tenu de la faîtière du toit,
et la hauteur de l’abat-son correspondant est considérablement réduite.
Le comble du vaisseau principal avec la nouvelle charpente métalliquesL’accès vers le comble du vaisseau principal au travers de la base du beffroi
Une dizaine de marches avant de déboucher à cet étage terminal, l’escalier traverse l’enchevêtrement des
lourdes poutres de la base du beffroi et qui le greffent dans les murs. C’est à ce niveau qu’on peut se glisser,
sur
la droite, pour aller trouver, au bas de six marches, l’ouverture d’accès au comble du haut vaisseau de la nef.
Celui-ci est éclairé, côté Nord, par quelques châssis à tabatières.
Le beffroi : Le niveau supérieur avec le support direct des cloches.Le beffroi : L’intérieur de sa charpente sous le plancher de l’étage des cloches.Le beffroi : Les poutres de sa base seules sont greffées dans la maçonnerie
Le lourd beffroi, ouvrage de charpente interne, totalement indépendant de la charpente du bulbe et des
poutres des planchers,
est destiné à supporter les cloches et à permettre leurs balancements dans un plan Est-Ouest.
Il est greffé dans la maçonnerie par ses poutres les plus basses,
puis sa structure s’élève et traverse le plancher de l’étage des cloches
pour en occuper le centre, sans toucher les murs.
Par l’ouverture Ouest débarrassée du cadran de l’horloge et de l’abat-son,
on peut, en cas de besoin, faire entrer ou sortir les cloches.
La charpente du toit en forme de bulbe.La croix en fer forgé et le coq girouette.
Les cadrans de l’horloge, en verre dépoli, laissent passer la lumière qui éclaire les trois cloches,
maintenant animées par des marteaux et des moteurs électriques.
Le passage des antiques cordes se voit toujours au travers des planchers.
Il n’y a pas de plafond, et au-dessus du beffroi, et on peut admirer l’enchevêtrement des grosses poutres de
chênede la charpente du bulbe octogonal de style XVIIIe Lorrain, extérieurement couvert d’ardoises.
Jean‑Baptiste Haxaire note : Le père de l’officier Fleurentdidier,
qui, je crois, s’appelait aussi Joseph, était un charpentier en renom à son époque ;
ce fut lui qui exécuta la charpente en chêne du dôme de notre église vers 1783.
Lors de la pose du paratonnerre, son nom FLEURENTDIDIER,
charpentier
fut découvert, incrusté dans une pièce de charpente. Depuis il a été mutilé et on le lit avec
peine.
La partie sommitale du bulbe se compose d’une grande croix de fer forgé surmontée d’un coq girouette
sur le paratonnerre.
Histoire de l’Église
Cette église, consacrée à Saint‑Blaise et à Notre‑Dame de la Nativité,
est attachée à une longue histoire qui prend naissance au tout début du Moyen-Âge.
En ce temps là, le massif des hautes Vosges est peu habité,
mais au sud, à Annegray près de Faucogney, Saint‑Colomban, moine irlandais,
est installé depuis la fin du VIe siècle, et a groupé des disciples autour de lui.
Puis Amé et Romaric à Remiremont, Gondelbert à Senones, Hydulphe à Moyenmoutier, Leudin à Étival
fondent des centres religieux.
660. C’est alors que Déodat, d’après les légendes dont est entouré ce temps, arrive
d’Alsace,
après y avoir fondé le village du Bonhomme. Il aurait sur son chemin miraculeusement trouvé une source à la
Capitaine
après s’être perdu au Rossberg. Qui sait ? Pour traverser les forêts impénétrables des Vosges de cette
époque,
il a probablement suivi le tracé de la voie romaine Est-Ouest qui passait par le col (appelé aujourd’hui du
Bonhomme),
les hauts de Scarupt, le col des Journaux et continuait vers l’Ouest en passant par les
Fouchifol, Remémont et Sainte-Marguerite actuels et traversait enfin, au pied du Kemberg, le site de la
future
Saint‑Dié
qu’il trouve à son goût. Il obtient du roi Childéric II (fils de Clovis II) qu’il lui donne le territoire,
et y établit un monastère qui échappe à l’autorité des évêques et dépend directement du Saint‑Siège.
Durant les siècles qui suivent, ce monastère, devenu trop petit, essaime des cellules monacales
de plus en plus éloignées au long des hautes vallées de la Meurthe, dans ce qu’on nomme le Val de
Galilée.
Ainsi finit par être fondée la cellule de Fraize, dépendant de celle de Mandray, antérieure, car plus proche
de
Saint‑Dié.
Des siècles d’un obscur et sans doute dur labeur plus tard, au XIe siècle, une chapelle dédiée à
Saint‑Blaise
s’élève à l’emplacement de l’église actuelle. Elle est encore annexe de l’église de Mandray,
mais l’évolution des populations aidant, Fraize et sa chapelle acquièrent rapidement la primauté sur
Mandray.
1307. On ne sait quand la construction de la première église a eu lieu.
Le premier document à la mentionner date de 1307. Puis, nous dit Victor Lalevée :
...à la date de 1677, on a de bonnes raisons de croire que la première église de Fraize
- son chœur tout au moins - avait été bâtie par les sires de Ribeaupierre, possesseurs par moitié du Ban
de
Fraize,
car leurs armes étaient sculptées à la clé des nervures de la voûte du chœur.
La guerre de Trente ans. Si les Vosges montagneuses restent à l’écart des invasions
des Bourguignons au XVe et des Rustauds au XVIe, il n’en va pas de même de
la guerre de Trente ans qui ravage toute la Lorraine durant la première moitié du XVIIe siècle.
Les soudards de toutes nationalités et les épidémies successives de peste font disparaître les deux tiers de
la
population,
en particulier dans les vallées de Fraize et de Clefcy. L’église est très endommagée et menace ruine.
Des années de réclamations plus tard, les habitants de Fraize obtiennent enfin que les travaux soient
entrepris,
au moins en ce qui concerne le chœur, aux frais du Chapitre de Saint‑Dié. Nota : L’usage général était que
le
clergé décimateur
ait à sa charge le chœur, tandis que les nefs et tours étaient à la charge des paroissiens,
mais les seigneurs locaux pouvaient aussi participer et apposer leurs armes.
Ainsi, une clé de voûte du chœur arborait les armes des Ribeaupierre (trois écussons de gueules, deux et
un).
1667. Séparation d’avec Mandray qui devient une paroisse distincte.
1680. Une fois les travaux effectués, elle est devenue une belle église de style gothique
(renaissance si on en juge par le portail sud), richement ornée et à trois nefs, qui fait la fierté locale.
Elle est plus grande que celle d’aujourd’hui, car elle est alors église paroissiale pour les habitants de
Fraize,
de Plainfaing et du Valtin. Les curés, qui résident à Fraize, sont usés de bonne heure,
car ils partagent leur ministère entre les églises de Fraize et de Mandray. La première messe à dire
le dimanche matin a lieu à Mandray, où ils doivent se rendre, puis, sans tarder ensuite, revenir pour dire
celle
de Fraize.
Celle-ci a lieu nécessairement après, car les habitants du Valtin, à trois heures de marche,
n’ont pas le temps d’arriver plus tôt.
1689. Le Valtin, groupé avec le Grand-Valtin, est séparé de Fraize et érigé en paroisse
indépendante.
1719. Le clocher abrite quatre cloches d’un timbre si harmonieux, note Victor Lalevée,
qu’on dirait qu’elles sont d’argent. La plus puissante, fêlée pour quelque raison,
doit être refondue (ce qui se fait sur place) en 1719. Elle est bénite le 14 juillet 1720 (sic)
sous le nom de Blaise et pèse 2250 livres. Malheureusement, son timbre n’est pas accordé à celui des trois
autres,
et il faut la refondre en lui ajoutant une bonne quantité de métal.
Elle est à nouveau bénite, sous le même nom de Blaise, le 25 octobre 1723 et pèse finalement 2800 livres.
1779. Arrivée du curé Nicolas Vichard, pour une période de vingt ans qui couvre
toute la période révolutionnaire.
1782. Dans la nuit du 6 février 1782, l’église est complètement détruite par un incendie.
Il ne reste rien hors les vases sacrés et le contenu de la sacristie, rapporte le curé Vichard.
Les cloches se brisent dans leur chute. Seul le tableau ex-voto du Miracle
de la Vierge échappe au désastre, ainsi que le petit portail Sud. Victor Lalevée rapporte
qu’il se peut que l’incendie ait été causé par une imprudence de l’organiste qui aurait oublié
une chaufferette près de l’orgue après un mariage...
À l’occasion de la reconstruction, la paroisse de Fraize est scindée en deux parties dont l’une devient
la paroisse de Plainfaing. Au demeurant, celle-ci possède déjà une chapelle (dédiée à Saint‑Nicolas)
depuis
un
certain temps.
1783. Pour reconstruire l’église de Fraize, de plus petite taille que précédemment,
avec une seule nef de type halle, avec un plafond de bois plat de même hauteur partout
sauf dans le chœur voûté, une abside aveugle et seulement deux baies
pour éclairer le chœur, on fait appel, comme le rapporte Victor Lalevée,
à Joseph Cuny, laboureur à Scarupt.
Une ancienne clé de voûte aux armes des Ribeaupierre auvait été réutilisée au dessus du chœur.
Ce singulier entrepreneur était sans doute un de ces " Jean fait tout " de village travaillant au rabais
avec plus de bonne volonté que de savoir-faire. Il n’y a pas de quoi s’étonner quand on sait que,
la même année, " Blaise Léonard, marcaire à la Grange le Pour " (ferme sur les hauteurs de Plainfaing),
bâtissait l’église de Plainfaing. Le curé Vichard précise :
Depuis le cinq février [1782] jusqu’à la Toussaint de cette année [1783],
le service divin se faisait sous les Halles [maison actuellement Voinquel] pendant près de deux ans.
La reconstruction fut rapide ! Il indique par ailleurs Nous avons acheté cette année l’autel des
Dames Religieuses de la Congrégation d’Épinal pour quatre louis de principal et un louis de voyage,
que M. Raulin, le jeune, chanoine de Saint‑Dié a remboursé par charité. »
Le coût global net de la reconstruction fut de 29.900 livres dont 6.000 payés
par le Chapitre au titre de la reconstruction du chœur.
À noter qu’après un procès pour malfaçons, le constructeur dût accorder un rabais de 3.000 livres.
1784. Avec les débris des quatre cloches détruites dans l’incendie, on en fond
trois nouvelles, œuvre de Nicolas Liebaut d’Eurville en Lorraine, pour la somme de
500
livres.
Elles sont bénites le 20 octobre par Nicolas Vichard, curé de l’église et prennent leurs places définitives
en haut du clocher pour la Noël.
1785. Des malfaçons apparaissent, que Joseph Cuny finit par
accepter
de réparer tout en concédant un rabais supplémentaire de 3000 livres.
Le coût total de la reconstruction s’élève finalement à 28.900 livres.
Le roi Louis XVI, ou plutôt son administration, participe à cette dépense à hauteur de 5000 livres,
la communauté devant financer le reste. Le curé Vichard précise que,
au dessus du chœur, est suspendu un lustre [qui] a été donné par Agnès Flayeux,
veuve de Jean‑Baptiste Cuny de Fraize et a été fait en la verrerie du sieur Renauld à Baccarat
qui en a fait cadeau à ladite veuve.. Il est en verre, Baccarat n’ayant pas su fabriquer du cristal
avant 1816.
1789. Les voûtes du chœur menacent de s’effondrer, mais les demandes de réparation
réitérées auprès du Chapitre restent sans réponse. La Révolution qui survient abolit le Chapitre
et ses prérogatives, dont la dîme qu’il percevait. De ce fait, les Fraxiniens, sans plus d’interlocuteurs,
vont conserver leur église, et son chœur à la stabilité douteuse, en l’état, pendant plus de soixante ans.
La Révolution. À Fraize, Jean‑Baptiste Flayeux, du Château Sauvage,
est maire depuis peu, et Nicolas Vichard (natif de Bru) en est le très estimé curé.
Pour fêter la Révolution et ses premiers décrets, un Te Deum d’action de grâces est chanté le 12 août 1789.
La sécurité est assurée. Victor Lalevée rapporte que deux résidents de La Costelle sont chargés de
veiller autour de l’église pendant la messe et les offices, les jours de dimanche et de fête,
afin que personne ne reste dans le cimetière au moment de l’office divin..
Puis l’église devient le Temple de l’être Suprême et on en retire
toutes les images de la superstition comme on dit alors ; sauf la croix du clocher,
car personne ne veut en tenter l’ascension. Deux des trois cloches, les plus petites,
sont envoyées à la fonte pour soutenir l’effort de guerre contre les Alliés. En 1794, le bon curé Vichard,
qui avait en 1791 prêté le serment constitutionnel, n’exerce plus le culte public, aboli depuis 1793,
mais du Belrepaire où il se cache, il continue à administrer en secret les sacrements
et il va baptiser et dire la messe dans la cave de la maison Georges à La Costelle,
probablement au vu et su de toute la communauté.
Durant cette période troublée, on célèbre dans l’église le culte décadaire et on y organise les fêtes de la
Raison,
puis de l’Être Suprême. Elle résonne alors des chants patriotiques et des cris à la gloire
de la République qui scandent les harangues prononcées par les édiles et responsables politiques.
1801. Le Concordat signé le 26 messidor an IX, entre Napoléon Bonaparte,
Premier Consul, et le représentant du pape Pie VII, stipule entre autres :
La religion catholique, apostolique et romaine, sera librement exercée en France.
L’église est rendue au culte catholique, le mobilier qui avait pu être caché reprend sa place,
notamment le grand Christ en croix, et même le citoyen Joseph Mengin,qui avait acheté le presbytère
comme bien national le revend pour un prix raisonnable à la municipalité.
Qu’est devenu l’autel acheté en 1783 ?
1802. Arrivée du curé François Pierrot, pour trente ans, en remplacement
du curé Vichard, décédé dans son village natal de Brû le 5 thermidor an V (23 Juillet 1797)
qui n’avait pas été remplacé.
1803. Trois nouvelles cloches sont fondues sur place au mois de mai,
par Joseph Thouvenot de Bulgnéville, qui a fort à faire en cette année là.
Le 8 août, le curé François Pierrot procède à la bénédiction de ces trois cloches.
1832. Arrivée du curé Victor Miche, pour trente cinq ans.
1851. Le dimanche 11 mai 1851, durant la prière du soir du mois de Marie,
la foudre tombe sur l’église, pleine de fidèles. Elle tue Jean‑Baptiste Saint‑Dizier, 54 ans,
cultivateur aux Aulnes, et Jules Schaffhauser, 15 ans. Jean‑Baptiste Haxaire
qui, ainsi que son frère Joseph, étaient présents et rapportent longuement l’aventure dans leurs chroniques.
Un éclat de bois de la porte qui vole en éclats traverse la nef et le chœur et se plante dans le grand
tableau,
représentant Saint‑Blaise, Saint‑Antoine et Saint‑Roch, qui se trouve alors derrière le maître
autel.
L’orgue est si endommagé qu’il faut le remplacer. C’est Claude-Ignace Callinet,
facteur à Rouffach, qui emporte le marché pour un coût de 6.000 francs.
Lisez ce qu’en dit Jean‑Baptiste Haxaire
Le 11 mai 1851 : Chute de la foudre sur l’église de Fraize entre 7 et 8 heures du soir.
On était au mois de Marie. Depuis un instant, le prêtre était en chaire qui récitait la prière du
soir.
Tout le monde était à genoux. J’avais pris place sous la tribune de l’orgue, dans le dernier banc de
la
grande ligne.
Nous étions trois dans ce banc : Un nommé Marequé des Aulnes était à ma gauche ; mon ouvrier Husson,
d’Orbey,
était à ma droite ; tous trois à genoux, nous avions les coudes sur l’appui du banc et le menton sur
les
mains ;
nous n’étions en contact que par les coudes seulement. Tout à coup, un violent coup de tonnerre
éclate,
tombe sur l’église et cause beaucoup de dégâts en foudroyant deux individus.
Je me souviens bien d’avoir entendu un léger craquement de la foudre, mais ayant été atteint par
elle et
étant comme assommé,
je n’ai pas entendu la violence du coup comme les personnes non atteintes par le fluide.
Lorsque les sentiments me sont revenus, j’avais la tête sur l’appui du banc et les bras pendants ;
j’étais comme paralysé, je ne pouvais plus bouger et je ne savais pas ce qui venait de se passer.
Il y avait tumulte dans l’église, les enfants appelaient leurs parents ;
ceux-ci appelaient et cherchaient leurs enfants. Me sentant très mal et ne pouvant plus respirer,
j’ai fait bien des efforts pour réussir à me mettre debout. Etant debout,
j’ai remarqué comme une couronne de fumée qui se balançait à peu près à hauteur de figure et qui
semblait venir à moi ;
je me suis renversé en arrière pour l’éviter. Pendant ce mouvement, j’ai remarqué Marequé,
mon voisin de gauche, couché la face contre terre et le dos en l’air.
Il était foudroyé mais je ne le savais pas encore. Au même moment, j’ai entendu mon ouvrier qui
criait :
Mon Dieu, ma jambe ! Mon Dieu, ma jambe !. Il était couché sous le banc.
Je n’avais plus guère de force mais j’ai fait tout ce que j’ai pu pour le relever et l’asseoir sur
le
banc.
J’étais épuisé et je croyais à chaque instant que j’allais tomber. Je voulais sortir de l’église,
mais je n’en avais pas la force. J’ai saisi à deux mains par le dos, pour me soutenir,
un homme qui sortait de l’église ; cet individu s’est laissé faire sans mot dire.
Arrivé sur le portail de l’église, ma respiration s’est rétablie et je me suis trouvé beaucoup mieux.
Je suis rentré à l’église pour secourir mon ouvrier, mais il était sorti par une autre porte.
Pendant que j’étais à sa recherche, on a crié : Le feu est à l’église !.
A ce cri et comme pompier, mon devoir était au service des pompes. Je suis venu au village pour les
chercher
et j’excitais de toutes mes forces les bien-portants à faire diligence. Devant chez M. Salmon,
j’ai rencontré la première pompe ; je l’ai fait arrêter pour monter dessus parce que j’étais à bout
de
force.
Je n’ai pu monter, mais j'ai fait partir la pompe sans moi. Dillenseger qui était à cette pompe m’a
donné le bras
pour me ramener à l’église. Tout faible que j’étais, j’ai encore tenu la lance et éteint le feu.
Le feu éteint, j’ai été obligé de me faire ramener chez moi. Un instant après ma rentrée,
mon ouvrier est revenu aussi. J’étais tellement mal que j’ai fait venir le docteur Batremeix
pour nous donner des soins. Il nous a fait prendre du café noir, qui a produit un bon effet.
Nous sommes revenus à l’église et nous sommes restés longtemps avec les hommes de garde.
Ensuite, nous nous sommes promenés dans Fraize jusqu’à minuit. Nous sommes revenus à la maison.
J’avais de la pommade camphrée, l’idée m’est venue de nous frictionner les bras et les jambes.
Cette opération nous a fait grand bien, ce qui nous a permis de monter la garde le restant de la
nuit
avec les autres.
À 5 heures du matin, nous avons reconduit le matériel des pompes au magasin,
puis je suis venu me préparer pour aller à la messe de service de mon père qui avait lieu ce
jour-là.
En changeant de linge, j’ai remarqué que j’avais le côté gauche brûlé et aussi les deux bras
depuis l’épaule jusqu’au parement des manches ; ces brûlures ressemblaient à des zébrures
faites avec la pointe d’une aiguille et légèrement saillantes. Ces marques ont disparu au bout de
trois
jours.
Beaucoup de personnes qui étaient à l’église ont reçu des commotions plus ou moins fortes et
quelques-unes,
comme moi, ont eu des brûlures.
La foudre a abattu un des angles de la corniche supérieure de la tour ; quatre ou cinq morceaux ont
été
jetés bas,
dont un de 200 kilos environ. La porte du portail a été endommagée ;
celle qui sépare la tour de la nef a été en partie fracturée ; un des éclats de cette porte
a traversé la longueur de la nef et est allé s’implanter dans la poitrine de Saint‑Roch
qui est au bas du tableau de Saint‑Blaise derrière l’autel ;
les autres éclats sont restés répandus le long de la grande allée.
La stalle du Curé et la boiserie du chœur ont été écartées du mur, mais sans fracture ;
le jambage de gauche de l’arc triomphal a été perforé obliquement à la hauteur de l’appui de
communion,
comme par un trou de balle. L’orgue a été mis hors de service. Le plafond de la tribune a été
fortement
endommagé.
Un grand nombre de trous sur les murs à l’intérieur indiquent le passage du fluide électrique ;
à l’extérieur, dix mètres superficiels de ramée sur le chœur ont été enlevés d’un seul morceau.
C’est au-dessus de cette ramée, dans la sablière, que la foudre avait communiqué le feu.
La faîtière de la toiture, qui est en fer blanc, a été parcourue d’un bout à l’autre par la foudre ;
elle avait relevé un angle de chaque feuille alternativement à droite et à gauche.
Un chevron du versant du midi a été chaufriné dans toute sa longueur, moitié d’un côté et moitié de
l’autre.
Verticalement, au-dessous de ce chevron, et à 3 mètres au-dessus du sol, le mur de la nef,
de 85 centimètres d’épaisseur, a été percé comme par un trou de balle ; à l’intérieur, sous ce trou,
le fils Schauffauser, âgé de 16 ans, a été foudroyé. Mon voisin de gauche a été foudroyé aussi.
L’aîné des fils de Toinon du Chêneau, atteint comme moi par le fluide, est mort quinze jours après.
Des personnes ont dit que c’était par suite de la peur ; cela peut être vrai.
Un jeune homme qui était à l’orgue, chaussé de brodequins laçants, a été déchaussé d’un pied.
Beaucoup de personnes ont reçu des contusions.
De ma souvenance, c’est la deuxième fois que la foudre tombe sur notre église.
Lisez ce qu’en dit son frère Joseph Haxaire
Dimanche 11 mai 1851.
La journée avait été moyenne, quelques ondées accompagnées d’un vent froid du sud-est faisaient de
cette
journée
comme de toutes celles qui s’étaient écoulées depuis quelques temps une journée funeste au bien de
la
terre.
Un coup de tonnerre s’était fait entendre pendant le sermon à la grand’messe mais, faible et sans
suite,
il passa inaperçu.
Le soir, le ciel s’était encore chargé de gros nuages d’une couleur livide et sombre,
le vent reprenait insensiblement de la force mais, dans une saison si peu avancée et par une journée
plus froide que chaude,
l’aspect du ciel n’avait rien de trop menaçant, ni rien qui pût faire présager la terrible
catastrophe
dont nous avons tous failli être victimes.
Le coup de la prière sonna à 7 heures et demie comme d’habitude mais, soit prudence ou autre chose,
on le sonna déjà bien court. J’étais déjà à l’église au bas de la petite porte des hommes,
la nuit semblait s’approcher plus rapidement, on entendit le vent gémir dans les vitraux et,
de temps en temps, les portes avec force faisaient retentir la voûte sainte de leurs fracas.
Je m’attendais à une forte averse et je déplorais mon peu de vigilance d’être parti sans parapluie ;
quelques éclairs venaient subitement éclairer j’église et les fidèles rassemblés pour la prière,
ensuite le roulement prolongé du tonnerre se faisait entendre et une subite inquiétude me tourmenta.
Je regrettais presque d’être venu à la prière et je me trouvais mal à mon aise.
Monsieur le curé venait d’achever le symbole quand, tout à coup, une détonation effroyable se fit
entendre,
la foudre venait de tomber sur l’édifice. Une comparaison aurait de la peine à rendre l’idée du
fracas
affreux
qui retentit un instant sous les voûtes saintes.
Plusieurs idées subites me traversaient l’esprit, idées instinctives comme toutes celles qui
surgissent
spontanément en face d’un péril inattendu et imminent. On était trop terrifiés pour invoquer sur le
champ
le secours de la raison. Je compris la foudre, je compris ses effets, mais il me semblait de bonne
foi
qu’une partie de l’édifice religieux venait de s’écrouler et je ne compris pas d’abord autrement
les craquements horribles qui semblèrent foudroyer la foule en masse et lui ôter la vie et le
mouvement.
Moi, lors même que je ne crains pas le tonnerre, je fus comme tout le monde, étourdi du coup.
Un silence de mort régnait sur l’assemblée, la voix du prêtre avait cessé de se faire entendre,
les cierges qui éclairaient l’autel de Marie avaient pâli, une fumée épaisse et suffocante
envahissait
l’enceinte du sanctuaire, le sang semblait s’arrêter dans sa course, les battements de cœur étaient
paralysés.
Nul ne pourrait dépeindre ce tableau d’un instant, il faut l’avoir vu pour le comprendre.
Mais cet instant fut court, il ne fit qu’apparaître. Bientôt des cris déchirants s’élevèrent
de toutes les places où chacun était tenu comme cloué. Mon Dieu, mon Dieu, sauvons-nous
disaient les uns. « Mon Dieu, mon Dieu, sauvez-nous » disaient les autres.
Hommes, femmes et enfants s’étaient levés et se dirigeaient vers les issues dans le plus grand
désordre
et la plus grande confusion.
Chacun ne pensant d’abord qu’à son propre salut s’empressait de fuir, puis,
retenu ensuite par le sentiment filial, les membres d’une même famille s’appelaient, se cherchaient.
Des mères éplorées demandaient leurs enfants, des enfants à grands cris demandaient leurs mères.
L’église offrait une vraie scène de désolation.
Aux premiers cris, mes yeux se portèrent sur la chaire où était Monsieur le curé un instant
auparavant.
Je ne le vis plus. Je crus qu’il avait été précipité et que c’était sa chute qui était le motif des
cris
que j’entendais. Je ne fus pas trompé longtemps et je compris bien vite de quoi il s’agissait.
D’un bond, je m’élance, je m’ouvre un passage à travers la foule et je viens m’enquérir de l’état de
ma
femme.
Je lui dis de se tenir tranquille et que j’allais voir ce qui s’était passé en dehors et qu’ensuite
je reviendrais la rejoindre. Je sortis avec peine tant la foule se précipitait compacte et serrée.
Je ne vis rien que la ramée dans l’un des arcs-boutants des murs qui était détaché.
Je rentrai aussitôt, mais le désordre et l’effroi s’étaient encore accrus. Les cris Au feu à
l’église !
avaient fini de mettre le comble à la consternation.
C’est qu’en effet, la foudre venait de communiquer le feu à la toiture de l’un des angles du chœur ;
la pluie qui tombait partout empêcha l’incendie de faire des progrès rapides et heureusement car,
sans cela, Dieu seul sait ce qui serait advenu.
Il faut que le nuage qui portait dans ses flancs la foudre fût excessivement chargé d’électricité
pour fournir la matière de tous les ravages causés à notre église.
D’après la version la plus accréditée, la foudre, s’étant concentrée sur la croix du clocher
au moment de la détonation, glissa le long de cette croix, puis suivit l’angle Nord-ouest du dôme,
car tous ces angles sont couverts en fer-blanc, ce qui frayait un chemin inoffensif à l’électricité,
mais, parvenue au sommet de la tour, le métal conducteur lui fit défaut et, cherchant à toute force
un
passage,
le fluide brisa l’angle de la corniche qui forme le couronnement de la tour et précipita plusieurs
énormes blocs de pierre qui s’enfoncèrent dans le sol ; de là, le fluide électrique gagna l’étage
des
cloches,
suivit un des fils de fer qui font se mouvoir les marteaux de la sonnerie de l’horloge
et le réduisit en vapeur d’un bout à l’autre. C’est ainsi qu’il atteignit l’horloge qu’il
n’endommagea
point mais,
à l’étage inférieur se trouvait un chandelier tout en fer et armé de plusieurs pointes,
le fluide se précipita dessus en laissant une trace oblique sur le mur.
Puis, de là, soulevant des planches des deux planchers du premier étage, descendant sous la tour,
le fluide électrique se divisa et poursuivit différentes directions.
Au bas de la tour, les murs portent partout les traces du passage de la foudre :
La porte d’entrée fut enfoncée et un éclat considérable témoigne de son passage de l’intérieur à
l’extérieur,
l’entrée de la serrure de la même porte fut de même arrachée et aussi une extrémité d’une bande
fixée
par
de gros clous rivés qui fut arrachée, plus encore un verrou qui est perdu et qui n’a pas encore été
retrouvé, dit-on.
On ne sait pas comment le fluide électrique s’est introduit dans l’orgue, mais il est certain
qu’il s’y est engagé dans différents sens puisque partout il l’a dégradé et mis complètement hors de
service.
Une portion assez grande du lambris de la tribune a été déchirée pour livrer passage au fluide
et c’est alors seulement qu’il a commis les dégâts les plus déplorables car, en descendant le long
d’un premier pilier qui commence à partir de la face, il a tué là un homme,
le nommé Jean‑Baptiste Saint‑Dizier des Aulnes, brave et honnête homme, père de famille
qui, par bonheur, ne laisse point de misère.
Mon frère était voisin de cet homme ; il ne fut point abattu mais la commotion fut assez forte
pour lui ployer la partie supérieure du corps sur la stalle en face et lui causer des lésions
assez vives dans le système nerveux des jambes et surtout des pieds. De plus, il a eu les côtés
latéraux de la poitrine contusionnés et Dieu soit loué de ce qu’il en ait été quitte à ce prix.
Quel malheur s’il eût éprouvé le même sort que son voisin.
Joseph, notre ouvrier, qui se trouvait près de mon frère, fut renversé sous les bancs,
mais sans mal et sans blessure qu’une paralysie momentanée des jambes qui, d’ailleurs,
disparut au moyen de frictions réitérées.
De là, le fluide s’élança à une hauteur un peu plus forte que celle de la tête des assistants
et alla frapper un peu en dessous de la deuxième fenêtre de la nef à partir du chœur ;
là il traversa le mur en faisant une nouvelle victime en la personne du jeune Schaffhauser,
jeune homme de 15 ans, aspirant à l’Ecole des Arts et Métiers de Châlons et qui promettait beaucoup.
En sortant de l’autre côté de la muraille, le fluide s’éleva directement, rencontra un chevron
qu’il suivit en rejetant la maçonnerie au-dedans et déchira fortement une arête de ce même chevron
dans
toute sa longueur.
Là le mal eût pu être beaucoup plus grave. En supposant que l’étincelle électrique ait été plus vive,
au lieu de déchirer et de labourer le chevron, elle l’eût enflammé et, en communiquant ainsi le feu
intérieurement et au faîte de l’édifice, on eût été dans l’impuissance d’arrêter l’incendie.
Mais ce n’est pas tout : une portion du fluide réagit et, faisant un angle de réflexion,
alla buter contre le pied-droit gauche de la voûte du chœur qu’il traversa encore et alla sortir
près de
l’autel de Marie.
Monsieur l’Abbé était à sa place dans la première stalle ; il avoua qu’il fut terrassé
et qu’il ne dut son salut qu’à un parapluie en soie qui était près de lui et aussi à la grille en
fer
qui ferme l’entrée du chœur ; car il paraît qu’une portion du fluide s’étant lâchée sur la
bandelette
supérieure de cette grille, la suivit jusqu’à l’extrémité opposée où le fluide pénétra avec elle
dans la
pierre
et la descella pour ainsi dire puis, se précipitant à terre, rompit un morceau du socle de la stalle
du
côté droit,
glissa sous cette stalle, puis glissa encore derrière la boiserie qu’il écarta pour avoir le passage
plus large,
laissant son empreinte noircie sur le mur puis, s’élevant jusqu’au haut de la dernière croisée,
il brisa un carreau, pulvérisa la pierre, abattit la ramée et, s’élevant encore, mit le feu à la
toiture,
suivit l’angle correspondant du toit qui se trouve couvert en fer-blanc, courut le long de cette
arête
jusqu’à la petite croix qui se trouve au faîte puis, courant encore le long du faîte,
après avoir replié à distance les angles des feuilles de fer-blanc qui garnissent cette arête,
il alla buter contre la tour après y avoir produit une certaine cavité peu considérable sans doute,
ce qui se comprend facilement car, nécessairement, le fluide devait perdre de sa force en se
divisant
et en se combinant avec les éléments qu’il trouvait sur son passage.
Mais revenons à l’intérieur : la porte principale du tambour qui fait face au maître-autel fut
fracassée
dans sa partie inférieure et les éclats emportés avec violence jusqu’à l’extrémité opposée au
sanctuaire,
ce que prouve sans réplique un morceau de cette même porte enfoncé dans le cadre placé derrière le
maître-autel
et au milieu de la poitrine de Saint Roch. Plusieurs morceaux assez gros tombèrent aux pieds du
grand
crucifix,
d’autres s’arrêtèrent à mi-chemin, mais, toujours est-il que si ces fragments de bois eussent été
lancés
au hasard
dans toutes sortes de directions, ils auraient pu fait encore de nombreuses victimes ou en blesser
au
moins très grièvement.
Ainsi d’après cette esquisse, peut-on conclure que l’église entière fut comme enveloppée dans un
réseau
de foudre et qu’il est vraiment extraordinaire d’avoir si peu à déplorer. Deux tués,
un soulier enlevé du pied d’un jeune homme, des sabots brisés aux pieds d’un autre, quelques
brûlures,
quelques paralysies momentanées, telles sont les conséquences de ce terrible sinistre qui laissera
une impression ineffaçable dans la mémoire de la génération actuelle.
Ajoutons encore le bonheur d’avoir pu détruire le feu à son début ; ce fut mon frère tout faible
et brisé qui était parvenu à l’éteindre. Il n’abandonna sa lance que lorsque le danger fut passé.
Le lendemain à la même heure, d’une voix encore toute émue M. le Curé, dans une allocution courte
mais
touchante,
fit toucher du doigt aux fidèles rassemblés pour la prière la grandeur du péril auquel nous
n’avions,
disait-il, échappé que par une protection particulière ; comme lui j’aime à penser qu’une main
providentielle a dirigé les coups de la foudre et que nous avons été heureux dans notre détresse ;
comme lui, j’aime à penser que Marie a veillé sur nous, rassemblés que nous étions pour demander sa
protection
et la supplier d’avoir pitié de nous ; il n’était pas possible de laisser périr un plus grand nombre
de
ses serviteurs.
Elle n’a pas voulu que la confiance en son secours soit ébranlée et, comme il est dit dans la
sentence
qui Lui couronne la tête : J’userai de clémence, d’un côté elle a voulu nous montrer le péril
en nous faisant voir avec quelle facilité la mort exécute les ordres du Tout-Puissant,
et de l’autre la reconnaissance que nous lui devons pour avoir été épargnés.
Car, aux dires de tout le monde, la moitié des fidèles assemblés là auraient dû périr.
Enfin M, le Curé, tout plein de ce sentiment, a-t-il pris la résolution de célébrer annuellement
cette protection spéciale par une messe chantée solennellement le 11 mai de chaque année.
1855. Le toit est encore couvert d’aissis (bardeaux de bois) et le risque
d’incendie est si grand qu’on décide de les remplacer par des ardoises. En même temps des
paratonnerres, inventés il y a déjà plus d’un siècle, sont installés au sommet du clocher et du chœur.
Comme chaque fois, les fonds sont difficiles à trouver et on doit faire appel à l’impôt
et à la vente de biens communaux.
1863Construction de la tribune pour supporter l’orgue de Callinet, et pour laquelle
J-B Haxaire
fournit 2 colonnes et 2 demi, une balustrade et sa corniche (11 mètres) et la peinture pour le tout.
1867. Arrivée du curé Georges Toussaint, pour vingt six ans.
Pendant son ministère, l’idée de rénovation s’impose et avance, mais ne débouche pas.
Des projets sont proposés par messieurs Barthélémy et Martin, tous deux architectes à St-Dié.
1886. Peu avant la restauration de Charles Cariage,
Jean‑Baptiste Haxaire, qui a eu connaissance des projets,
note dans un cahier le peu de bien qu’il en pense et fait ses propres suggestions.
Si on l’avait suivi, la nef aurait été allongée de part et d’autre du clocher.
Le plafond de la nef eut aussi été surélevé, mais grâce à une organisation en caissons,
les colonnades auraient été évitées. Sans doute l’aspect général résultant aurait-il été
très différent de ce que l’on connaît.
1893. Arrivée du curé Constant Paradis, pour vingt huit ans.
L’église, qui est demeurée telle que reconstruite en 1785, avec ses murs blanchis à la chaux et ses plafonds
lambrissés.
Toutefois, les murs du clocher et de la nef de plus en plus fissurés, les voûtes du chœur menaçant de
s’effondrer,
et le toit faisant eau de toutes parts, il faut procéder à des réfections d’autant plus urgentes qu’on a
trop
tardé à les entreprendre.
Dans un cahier rédigé en 1886, Jean‑Baptiste Haxaire avait fait des propositions
pour
une restauration qui, tout en augmentant le nombre de places et donnant à l’ensemble un style homogène plus
gothique que roman,
devait avoir un coût modeste et compatible avec les ressources disponibles.
On ne sait pourquoi elles n’ont pas été retenues, et Jean‑Baptiste Haxaire,
décédé en 1891, n’a rien pu dire sur ce point.
C’est finalement Charles Cariage, de Saint‑Dié, qui est l’architecte de la
rénovation.
Il mêle les styles renaissance et classique à ce qu’il garde de roman (notamment les baies) et gothique
(les voûtes sur croisées d’ogives du chœur, toutefois sans reprendre au dessus de chœur l’ancienne clé de
voûte
aux armes des Ribeaupierre (qui n’ont plus rien à voire avec Fraize depuis 1693...) Qu’est-elle devenue ?
À noter qu’il doit, entre autres contraintes, faire au moins cher.
Il répare donc les fissures du clocher qu’il ceint de trois cerclages d’acier,
et celles des murs gouttereaux de la nef qu’il consolide par des colonnes et des piliers engagés.
Il restaure la voûte de l’ensemble chœur-abside et y perce cinq baies en plein cintre,
en complément des deux qui s’y trouvent d’origine.
Il ne remet pas en cause la toiture existante, mais la répare, et prend dans les combles la place disponible
pour élever autant que possible le plafond du vaisseau principal en le faisant reposer sur de grandes
arcades
qu’il décore de frises et d’ornements de stuc.
Outre de l’élévation verticale, le relèvement du plafond lui donne de la place pour une tribune d’orgues,
qu’il
ajoute,
et lui permet aussi de percer, dans chaque travée, et de part et d’autre, des fenêtres circulaires hautes.
Pour leur donner de la lumière, au travers des combles résiduels sur les bas-côtés, il leur associe,
sur le toit, des lucarnes à chiens assis. Toutes les baies sont dotées de verrières neutres, sans
personnage.
Les fenêtres hautes, qui n’ont été détruites ni en 1914 ni en 1944, contiennent encore ces vitraux.
Il somme le haut du mur pignon Ouest, de part et d’autre du clocher, d’un petit pinacle.
la balustrade qui a été installe pendant un temps au dessus du mur sud n’est, selon Joseph Valentin, pas de
lui.
À peu de choses près, Charles Cariage donne naissance à l’église que nous connaissons
aujourd’hui.
Gravure sur un Bulletin Paroissial de 1908Vue vers le Nord, carte postale début XXème.
Écoutons Victor Lalevée : La restauration de 1893-94 a fait de l’église
un élégant vaisseau à trois nefs et plafonds plats que supportent de sveltes colonnes en pierre blanche
avec
chapiteaux de l’ordre ionique. La voûte du chœur à laquelle aboutit la nef principale
aux arcs surbaissés est soutenue par de délicates nervures finement sculptées.
L’édifice a été consolidé extérieurement par des piliers de soutien en grès rose
encastrés dans les murailles.
Sur les vues du début du siècle, on reconnaît en effet bien le bâtiment actuel.
On note, avec quelque attention, que le toit, couvert d’ardoises, est percé de lucarnes en forme d’œil de
bœuf,
six de chaque côté, pour donner du jour, via les combles des bas-côtés, aux nouvelles fenêtres hautes de la
nef.
Il est de plus bordé d’une surprenante balustrade.
1897. Consécration de l’église, fraîchement rénovée.
1901. Le 30 septembre, grâce à l’opiniâtreté du curé Paradis,
sept vitraux dûs à monsieur Hucher, maître verrier au Mans, sont posés dans le chœur.
1902. Le clocher est doté le 14 mars, suite à une délibération municipale,
des quatre cadrans d’horloge.
1905. Aristide Briand fait voter la loi de séparation des l’Églises et de l’État (9
décembre).
Dans ce cadre, l’église, le presbytère et leurs contenus deviennent biens communaux, et un inventaire des
biens
doit être dressé.
L’glise en 1900. À noter des travaux en cours sur le bulbe où on distingue un ouvrier debout.
1907. Dans un bulletin paroissial, le curé Paradis note des hauteurs de la Beurée,
on découvre la vallée de Fraize,... , le clocher blanc de la paroisse avec son dôme surmonté
d’un coq doré, entre un soleil et une lune d’or. En fait lune et soleil sont aux extrémités
de la branche horizontale de la croix qui domine le chevet, ainsi qu’on peut voir sur les photos d’époque.
1914. C’est la guerre ! En septembre, le 7, un bombardement allemand provoque la destruction
des vitraux, celle de la croix du maître autel et la lacération d’un panneau de boiserie (à droite du maître
autel).
De plus, il provoque l’incendie du presbytère et, perte irréparable, la disparition des précieuses
archives qui s’y trouvent, accumulées par les curés au fil du temps, notamment, déplore Victor Lalevée,
les manuscrits du curé Paradis.
1921. Arrivée du curé Léon Petitjean, pour vingt deux ans.
Les vitraux détruits en 1914 sont remplacés sous son contrôle.
Nef et chœur, carte postale avec les nouveaux vitraux de 1923. L’éclairage électrique n’est pas arrivé.
1924. L’éclairage électrique est installé.
1931. La balustrade qui entoure le toit et qui est la cause d’infiltrations à répétition
lors de la fonte des neiges, est supprimée, sauf quatre piédestaux de grès blanc qui sont restés aux
extrémités des murs Sud et Nord.
1944. Arrivée du curé Léon Munier, pour sept ans.
En novembre 44 (YB le 23 ?) des bombardements détruisent à nouveau tous les vitraux (sauf ceux des baies
hautes).
Les ouvertures béantes sont bouchées par des panneaux de bois percés d’un petit vitrage au centre.
1948. Albert Folzer, plombier-ferblantier à Fraize remplace le coq
girouette.
1949. Les nouveaux vitraux de Max Ingrand commencent à être
installés.
1951. Arrivée du curé André Zerringer, pour neuf ans.
La Blaise sur le point d’entrer dans le clocher. Photo A. Goy.La Blaise sur le parvis attendant d’être hissée. Photo A. Goy.
Le jour de l’ascension, la grosse cloche, la Blaise se fêle
et doit être refondue. Une société de Bagnolet s’en charge, et la nouvelle cloche,
qui garde le nom de Blaise, est baptisée le dimanche 29 juin 1952
par le curé André Zerringer. Le jeudi suivant, grâce à l’aide des ouvriers
de l’usine Géliot, elle prend sa place entre ses sœurs, en haut du clocher,
et sonne pour la première fois le lendemain. Durant la même année, un système de chauffage moderne
à air chaud pulsé est mis en place, la chaudière étant installée sous la sacristie Nord.
C’est à cette occasion qu’une cheminée est construite le long de l’angle Nord-Est de la nef.
1960. Arrivée du curé Louis Petitnicolas, pour sept ans.
Les nouveaux châssis à tabatières.
1961. Lors de la réfection de la toiture, dirigée par Monsieur Ringwald
architecte à Saint‑Dié,
la vieille charpente de bois est remplacée par une charpente métallique. À cette occasion,
les élégantes lucarnes en œil de bœuf disparaissent et sont remplacées par de simples châssis à tabatières.
On remplace aussi les ardoises par des tuiles, et la croix et le coq (que sont-ils devenus) au dessus du
chevet
sont remplacés
par un simple paratonnerre. Enfin, les volutes ornant les pignons de part et d’autre du clocher
disparaissent,
hors leurs amorces contre le clocher.
1967. Arrivée du curé René Didierlaurent, pour seize ans.
1983. Arrivée du curé Michel Caël, pour seize ans. À partir de cette année,
les paroisses de Plainfaing et Fraize sont à nouveau réunies.
Depuis 1996.Avant 1996.
1996. Les derniers travaux d’entretien avant ce jour sont entrepris.
Ils couvrent notamment les murs d’un crépi ocre. Il faut noter que c’est à cette occasion
que les blocs de grès blanc qui avaient été disposés, lors de la rénovation de 1893-95,
à chaque coin de l’église en vue d’y sculpter les quatre Évangélistes, sont ôtés.
1999. Jean‑Marie Gehin est nommé curé.
2001. Naissance de la Paroisse Notre‑Dame du Val de Meurthe qui va de Taintrux au Valtin.
Jean‑Marie Cuny est nommé curé.
?. Jean‑Marie Gehin assure l’intérim.
?. Daniel Remy est nommé curé.
2015. Éric Traoré est nommé curé.
2021. Damien Bessot est nommé curé.
2024. Pierre Mathieu est nommé curé.
L'église entourée du cimetière sur le plan cadastral napoléonien de 1812.Les deux tombes restant près de la sacristie Sud où sont les cendres de bienfaiteurs de l’église.
Le cimetière attenant à l’église a toujours été à l’emplacement actuel, mais ses dimensions ont naturellement
varié avec le temps. On voit sur le cadastre daté de 1812 qu’il entoure l’église !
Il semble que les tombes de la façade Sud ont commencé à être déplacées à partir de 1894,
mais il en reste encore deux de nos jours près de la sacristie Sud. Sur une gravure en page de garde
d’un bulletin paroissial de 1908, on distingue de nombreuses croix tombales dépasser du mur.
Le dernier suisse, Albert Colson, en grand uniforme, avec les attributs de sa charge.
De 1905 à 1957, pendant cinquante-deux ans, un Fraxinien a eu la responsabilité de la bonne tenue des fidèles
dans l’église. On l’appelait le suisse. Albert Colson, décédé en 1958, a été le dernier à occuper cette
charge. Il se déplaçait en frappant le sol de sa haute canne à pommeau, rappelant à tous sa présence, et tantôt
il
s’approchait sans bruit. Il était fort craint, notamment des enfants.
Avant Albert Colson, on connaît trois autres fraxiniens ayant eu cette responsabilité. D’abord
Jean-Joseph Vincent,
de Clairegoutte (1811-1884), qui a été le constructeur, vers 1865, de la chapelle dite du Suisse.
Puis Jean-Joseph Georges, de la Graine (1843-1923), puis un monsieur Antoine (?).
Le le suisse à l'église avait pour rôle de maintenir l’ordre (éviter le désordre, faire respecter le
silence...), de placer les fidèles et guider les processions, de protéger le célébrant en acompagnant curés et
évéques
et aussi d’ouvrir la marche dans les processions avec sa hallebarde ou sa canne à pommeau.
Le portail latéral Sud :
Le portail latéral Sud.
À mi-longueur du collatéral sud, c’est le seul élément d’architecture renaissance qui ait été conservé de
l’église de 1680.
Il aurait été « classé monument historique », mais on n’en a pas de preuve.
Il est souvent qualifié de Porte des hommes.
L’ouverture proprement dite se compose d’un arc en plein cintre à clé pendante reposant sur deux piédroits.
Elle est encadrée par deux piliers engagés supportant un entablement dont la frise de type ionien
est composée d’une succession de triglyphes avec gouttes et de métopes décorées de rosace de feuilles
d’acanthe.
Les écoinçons sont garnis de grandes feuilles d’acanthe. La corniche supporte un fronton
curviligne ouvert dont les ailes terminées en volutes encadrent
un tableau rectangulaire portant l’inscription :
Vue de face du fronton.Détails d’un écoinçon et de l’entablement.Le fronton triangulaire.Détails de la volute droite.
Ce tableau est chapeauté d’un petit fronton triangulaire orné d’une tête d’ange avec des ailes déployées.
Le tambour intérieur du portail latéral Sud.Le portail latéral Nord.
À l’intérieur de la nef, un tambour de bois sculpté a été installé en 1901. C’est une enceinte destinée
à isoler l’intérieur de l’église du froid et les courants d’air provenant du portail.
Symétriquement au portail latéral Sud, il existe un portail latéral Nord qui donne sur le cimetière.
Il n’est pas décoré, mais comme le portail Sud, il est en plein cintre, et comme lui,
il se trouve exactement entre deux travées, interrompant à leurs bases les pilier et colonne engagés
correspondants.
À l’intérieur de la nef, il est caché par le confessionnal dit du Curé
et n’est donc ni visible, ni accessible.
Tableau du miracle de la vierge (ex-voto) :
Le tableau du miracle de la vierge (Notre‑Dame de Galilée de Saint‑Dié) ex-voto
Il se trouvait près de l’autel du Sacré-Cœur à droite, mais compte tenu de sa valeur,
il est en sûreté à la Mairie et seule une reproduction due à Mme Quinanzoni
est présentée au public, actuellement près du grand tableau de Saint‑Blaise.
Victor Lalevée le décrit comme suit :
Mesurant environ 0 mètre 90 de haut sur 0 mètre 80 de large,
il représente deux paysans, l’homme et la femme, à genoux devant l’image de la Vierge émergeant d’un
nuage
et tenant dans ses bras l’Enfant Jésus. La femme élève vers Notre‑Dame un enfant au maillot ; l’homme
prie,
les mains jointes. Dans le coin de droite (sic) se lit cette légende :
Pourquoi, se demande-t-on, cet ex-voto se trouve-t-il dans l’église de Fraize, alors que les parents de l’enfant
habitaient Saint‑Dié ? Quelqu’un [qui ?] a suggéré ne faut-il pas lire Scarupt au lieu de
Sarrux ?
Ceci expliquerait que le père de l’enfant, natif de Fraize, ait fait don du tableau à l’église de son
village ?. En fait, s’il n’y a pas de lieu-dit à consonnance proche de Sarrux à Saint‑Dié,
il y
a un
Sarupt à Saint‑Léonard à mettre en concurrence avec le Scarupt de Fraize.
L’abbé Flayeux y voit un don fait à l’église à l’occasion de sa consécration (suite aux travaux de reconstruction
en 1680). Quelle qu’en soit l’origine, ce tableau était depuis très longtemps dans notre église, et
Victor Lalevée
note qu’il fut sauvé lors de l’incendie de l’église en 1783 (Histoire de Fraize op. cit.).
En ce qui concerne le sujet même de l’ex-voto, il faut savoir que, au XVIIe siècle
(mais aussi depuis très longtemps : André Ronsin parle de nombreux cas remontant au XIIe siècle),
seuls les baptisés avaient droit à être enterrés dans un cimetière, et cette coutume était encore active
à Coinches et Frapelle au XVIIIe siècle. C’est particulièrement important
en ce qui concerne les bébés. Pour pouvoir bénéficier d’un enterrement pour un enfant mort-né, ou décédé lors de
l’accouchement, il fallait qu’il manifeste au moins un souffle de vie pour pouvoir recevoir le baptême.
On imagine les stratagèmes auxquels certains des malheureux parents ont pu se livrer pour cela ! Les miracles ne
sont pas loin...
NB : Pour des raisons de sécurité, ce tableau est représenté par une copie imprimée affichée à droite
du portail de sortie. Il faut faire une demande à la Mairie pour consulter l’original.
Le tableau de Saint‑Blaise, Saint‑Antoine et Saint‑Roch :
Le tableau de Saint‑Blaise, Saint‑Antoine et Saint‑Roch.
Daté de 1785, après avoir été placé derrière le maître autel jusqu’à la restauration de 1893,
décorant les murs aveugles de l’abside d’alors,
il se trouve maintenant au fond du bas-côté nord, au-dessus des fonts baptismaux.
C’est une peinture sur toile, de grande dimension : 4m de haut sur 2m de large.
Il représente, dans sa partie supérieure, Saint‑Blaise en costume épiscopal assis au milieu
d’angelots.
Il tient dans sa main gauche deux cierges en croix, rappelant ainsi que, en cas de maux de gorge,
on obtient guérison en l’invoquant tandis qu’on tient deux cierges croisés devant la gorge du malade.
On l’invoquait aussi pour la bénédiction des troupeaux, d’où les deux têtes de bœufs (difficilement
visibles)
sous sa crosse à gauche.
En bas, à droite, Saint‑Antoine à la barbe broussailleuse, couvert de la haire (vêtement de
mortification
en crin),
vénérable anachorète qui vivait au IIIe siècle en Égypte, rendu
particulièrement célèbre par ses combats contre les démons et par l’ordre des Antonins.
Ses attributs sont le bâton d’ermite dont le haut est en forme de lettre tau (T majuscule),
le livre contenant la règle de l’ordre et la clochette affirmant la liberté de pature
qu’avaient les cochons de l’ordre dont un apparaît près de son pied droit.
Les Antonins avaient la médecine pour vocation et étaient réputés pour soigner particulièrement l’épilepsie,
la syphilis et surtout le « feu sacré » ou « feu des ardents » provoqué par l’ergot du seigle.
On trouve Saint‑Antoine mis en valeur près de nous sur le
Retable d’Issenheim qui lui est
dédié
et que l’on peut voir au musée Unterlinden de Colmar.
En bas à gauche, on reconnaît, Saint‑Roch, patron des pestiférés, des malades et des handicapés,
reconnaissable à sa tenue de pèlerin (large chapeau plat, cape et bourdon (bâton) qu’il tient à la main).
La plaie qu’il laisse voir à sa jambe et le chien (roquet) qui vient de lui apporter du pain et se tient
à son côté en sont aussi des attributs.
En bas, dans le coin droit, on peut lire la date 1785 et les noms des donateurs :
Cuny et Perrottey, Prêtres et Antoine Cuny, père.,
mais on ne trouve pas de signature du peintre.
Lors du coup de foudre de 1851,
un éclat de bois du portail principal (document J. Haxaire, Notes diverses, pages 4 à 9)
a traversé toute la nef et le chœur s’est fiché, et se trouve toujours, dans le personnage de Saint‑Roch.
Une autre déchirure plus importante lacère l’épaule gauche de Saint‑Antoine.
Le curé Vichard dans des notes de 1785 affirme que ce tableau a été peint par Thomas Mathis.
Le 18 octobre 2017, ce tableau a été décroché par une entreprise spécialisée de Colmar afin
de permettre les réparations de la voûte en plâtre et du mur du fond du bas-côté nord.
La Costelle prend l’initiative de la restauration de la toile et du cadre, sous l’égide de la DRAC.
NB : La base
Palissy (base de données documentaires mises en œuvre par la Direction de
l’Architecture et du Patrimoine du Ministère de la Culture) donne pour peintre un certain
Félix Munier, de Lunéville, ancien peintre ordinaire du roi Stanislas, inconnu à ce jour sur Internet. Où
est
l’erreur ?
Le tableau de la Descente de la Croix :
La copie locale. La base est cachée par le fronton du confessionnal du curé.Original par Peter Paul Rubens de la Descente de la Croix, au musée d’Anvers.
C’est un tableau de deux mètres quatre vingt de haut sur deux mètres vingt de large,
probablement une toile peinte, dont le mince cadre est de bois mouluré doré.
On ne sait qui l’a réalisé, ni quand, ni qui l’a offert. Comme on ne prête qu’au riches, Thomas Mathis
a été proposé comme auteur, mais rien ne vient à l’appui de cette thèse.
En fait, c’est une reproduction, de taille réduite, de la toile éponyme de Rubens, peinte entre 1611 et
1614,
qui est
exposée au musée d’Anvers et mesure, elle, quatre mètres vingt de haut sur trois mètres vingt de large.
On en trouve la description suivante :
Le cadavre du Christ, démantibulé, les jambes repliées, la tête pendante, la bouche ouverte,
s’inscrit sur le linceul taché de sang. Saint‑Jean, en robe rouge, soutient son poids,
s’équilibrant d’un pied sur un barreau de l’échelle et ainsi se projetant presque dans l’espace du
spectateur.
C’est une diagonale descendante, avec peu d’effet musculaire, mais plutôt un sens de l’équilibre
à la limite de l’instabilité. La tension musculaire, dramatique, est rejetée vers le haut du tableau :
L’homme en haut à gauche lance la jambe en arrière pour garder l’équilibre ;
celui à droite tient le linceul avec les dents tout en retenant un bras du Christ.
Le bas du tableau est plus serein... Les trois Maries font preuve d’une douleur retenue,
plus calme, moins tourmentée ; le pied du Christ repose sur l’épaule de Marie-Madeleine,
tachant de sang une des ses boucles de cheveux.. Nota : Ce tableau est à comparer
à L’Érection de la Croix, du même Rubens, et qui en est le pendant,
mais qui favorise l’autre diagonale.
L’église manquant de surfaces murales inoccupées, ce tableau, après avoir été longuement remisé
derrière l’orgue (depuis la rénovation de 1894 ?) a été dressé sur le confessionnal du milieu du mur Nord.
La peinture du monument de la reconnaissance.Le monument de la reconnaissance.
C'est un autel dédié à la Vierge qui rend hommage aux morts durant la Grande Guerre et qui ont, notamment,
empêché
les troupes allemandes d'envahir Fraize en passant les cols de Mandray et des Journaux.
Il occupe le mur de droite en entrant dans la nef et se compose en haut d’une grande toile
peinte ronde de près de quatre mètres de diamètre collée sur le mur (on dit marouflée),
et en dessous d’un autel central surmonté d’une statue de la Vierge dans une niche à fond bleu.
De part et d’autre, deux plaques de marbre, portent en lettres d’or les noms des deux cent six
fraxiniens tués lors de la guerre de 1914-18, dont onze civils. Il a été réalisé entre 1921 et 1926.
La peinture rappelle les combats de 1914-1916 à la Tête des Faux.
Elle représente, dans la tranchée un soldat qui veille sur celui qui sommeille, et en avant,
celui qui vient de mourir et celui qui prie. Au-dessus, dans une nuée, deux anges. L’un tient une croix,
symbole de souffrance, et l’autre une couronne, symbole de récompense.
Cette peinture s’est inspirée de la photographie d’une tranchée et d’un
blockhaus allemand, proches du calvaire érigé en 1907 au Bonhomme, et
qui furent pris par les Français lors de combats les 6 et 7 juillet 1916.
Ce blockhaus, qui contrôlait la route descendant du col des Bagenelles au village du Bonhomme,
et les tranchées avoisinantes sont encore visibles aujourd’hui.
Cette peinture qui date de 1926 est due à Messieurs Minoux et Mangin de
Mesnil-en-Xaintois. L’association La Costelle a financé en 2014 sa restauration.
La plaque à la mémoire des défenseurs de Fraize en août et septembre 1914.
Sur le petit mur de gauche, avant la colonne engagée, a été posée une plaque de marbre bleu trusquin
à la mémoire de ceux qui sont tombés en août et septembre 1914 pour défendre Fraize.
Ils appartenaient à dix-neuf unités de régiments et bataillons de chasseurs et on peut y lire en lettres
d’or :
Pendant dix-huit jours d’enfer, du 25 août au 12 septembre, contre un ennemi supérieur en nombre et en
artillerie qui occupait Mandray, la Croix-aux-Mines, le Chipal et le Nord des Vosges, ils ont lutté pied à pied,
au corps à corps souvent, pour finalement rester maîtres des crêtes qui bordent la vallée au Nord, notamment au
col
des Journaux, au col de Mandray et sur les hauts de Mandramont. Ils sont des milliers à avoir payé cette
prouesse de
leur vie et trois cent dix-huit d’entre-eux reposent encore dans la partie militaire du cimetière.
Ce monument a été réalisée par Monsieur Barotte, marbrier à Fraize, à la demande du
curé Petitjean qui note dans le Bulletin Paroissial d’août 1930 : Melle Deloisy a payé la moitié de ce que
j’ai
dépensé pour le monument de la reconnaissance à la sainte-Vierge et aux morts de la guerre.
Le monument est fermé par une grille de fer forgé, œuvre d’un artisan fraxinien, monsieur Henri Zenner.
M. Regnault, directeur de la verrerie Sainte Anne à Baccarat avait offert à la veuve Aubert un grand lustre à
pampilles dont parle le curé Vichard en 1785. Ce grand lustre qui éclairait auparavant le chœur fut, après la
restauration de l’église de 1894, déplacé au fond du collatéral sud. Inutilisé et gênant la vue sur la toile
marouflée du monument, il fut déposé en 2014 et attend dans la sacristie gauche qu’un nouvel emplacement lui
soit
affecté. À noter que, datant de 1785, il ne peut en aucun cas être en cristal que Baccarat n’a pas su produire
avant
1816.
Le maître autel :
Le maître autel.
Il date de 1852 et a été offert par Marie Adèle Batremeix, ainsi que mentionné en lettres d’or
à l’arrière du Tabernacle :
Il est tout de marbre blanc et en bon état. Joseph Haxaire note à la date du 26 mai
1852 :
La première messe a été chantée sur le maître autel en marbre qui vient d’être posé par
M. Geratrier de Metz et provenant des dons de quatre mille francs qu’a légués Adèle Batremeix
à l’église de Fraize. »
Il domine le chœur du haut d’un podium à trois marches de granit et fait face à la nef,
ce qui obligeait le prêtre à tourner le dos aux fidèles.
Ses motifs décoratifs très nombreux mêlent différents styles gothiques et baroques.
La base de l’autel avec le pélican au centre.
Au centre de la base, un pélican avec trois petits posés sur une nuée rayonnante.
Le pélican nourrit ses petits en dégorgeant les poissons emmagasinés dans sa poche membraneuse.
Pour la vider, il presse son bec contre sa poitrine qu’il semble frapper,
d’où la légende qu’il se perce le flan pour nourrir ses enfants.
Ainsi, il redonne, par son sang, la vie à ses petits morts ou affamés.
Le pélican représente le sacrifice rédempteur du Christ et le sacrement de l’Eucharistie.
Il est symbole de charité et de résurrection.
Par sa blancheur, il figure aussi l’innocence du Christ donnant son sang pour les hommes.
La porte du Tabernacle représente Saint‑Jean‑Baptiste portant l’agneau Pascal sur ses épaules.
Il est juché sur une nuée.
Le tabernacle et la croix.La porte du Tabernacle.
Avec le temps, il a subi quelques modifications.
La croix de marbre qui le dominait a été détruite durant un bombardement en septembre 1914.
Elle a été remplacée par une croix de bois (faite par Jules Rhor maire menuisier à La Costelle) beaucoup
plus haute avec pied massif entouré d’un feston de découpures. La dentelle de pierre
qui entourait la base de la croix détruite a été refaite en noyer par monsieur Henri Lalevée à l’identique
de
l’ancienne.
Quand les nouveaux vitraux furent installés en 1949, on a ôté un étage de l’autel
avec légère galerie de marbre qui l’entourait en façade et sur les flancs de manière à moins cacher le
vitrail
central.
Aujourd’hui désaffecté, il est remplacé pour le service divin par un autel de bois plus modeste
qui provient de la chapelle de l’hôpital de Fraize.
Il est situé à l’entrée du chœur et permet au prêtre de demeurer face aux fidèles.
Un ambon, aux armes du chapitre de Saint‑Dié et provenant de l’immeuble diocésain,
supporte les livres saints à droite de cet autel. Ces aménagements sont l’œuvre de l’abbé Caël en 1983.
L'autel latéral gauche, dédié à Notre‑Dame :
L’autel latéral gauche dédié à Notre‑Dame. La statue à gauche est celle de Saint‑Joseph
Adossé au mur droit au fond du bas-côté gauche, côté chœur, il mesure trois mètres de large,
sept mètres de haut et occupe un mètre dix de profondeur.
Il a été réalisé en chêne sculpté vers 1895 par Monsieur Husson de Blevaincourt (Vosges),
et a été offert à l’église par Mademoiselle Denise Deloisy.
Son état est très bon, mais il faut noter que la mise en place d’une bouche d’arrivée d’air chaud
(vers 1952-53) a rogné le côté chœur de dix centimètres de large sur un mètre de haut.
La statue centrale de près de deux mètres de haut est en plâtre polychrome.
Elle représente la Vierge Immaculée debout sur une demi sphère étoilée.
Elle foule de son pied gauche un serpent à la gueule béante et elle étend ses mains
tournées vers le haut en signe de bienvenue. Elle a aussi été achetée par mademoiselle Denise Deloisy
à une maison de Paris en 1897, en même temps qu’une auréole d’étoiles et une paire de rayons de pierreries,
le tout pour un montant de 1006 francs.
Le mur, derrière l’autel, est peint de bleu ciel parsemé de fleurs de lys dorées.
On y distingue la signature : PF PC 1937.
L’autel latéral droit, dédié au Sacré-Cœur :
L’autel latéral droit dédié au Sacré-Coeur. la statue visible sur la droite est celle de Saint‑Blaise.
Adossé au mur droit au fond du bas-côté droit, côté chœur, il mesure trois mètres de large,
sept mètres de haut et occupe un mètre dix de profondeur.
Il a été réalisé en chêne sculpté vers 1895 par Monsieur Husson de Blevaincourt (Vosges),
et a été offert à l’église par Madame Aubert, née Batremeix.
Son état est très bon, mais il faut noter que la mise en place d’une bouche d’arrivée d’air chaud
(vers 1952-53) a rogné le côté chœur de dix centimètres de large sur un mètre de haut.
La statue centrale de près de deux mètres de haut est en plâtre polychrome.
Elle représente le Christ qui dévoile son Sacré-Cœur. Un nimbe en métal
avec croix et clous tout autour est fixé à l’arrière de sa tête.
Le mur, derrière l’autel est peint d’entrelacs de bleu et de doré sur fond gris perle.
On y distingue la signature : Benigen Père, Nancy (1894 ? ).
Le grand Christ de la nef :
Le grand Christ en Croix.
Ce grand Christ en croix de bois polychrome, est contemporain de la reconstruction suite à l’incendie de
1782.
Le curé Vichard rapporte : Le grand Christ fait au Belrepaire chez François Petitdemange par Mathis,
allemand de nation, pour le prix de quatre louis payés par François Petitdemange et Joseph Houssemand du
Belrepaire.
Il repose sur le chapiteau de la troisième colonne Sud, domine la nef et fait face à la chaire.
Bien que décroché pendant la Révolution, il n’a pas souffert car il a pu être caché
au Belrepaire chez François Petitdemange.
Ses dimensions sont de trois mètres de haut sur deux mètres de large pour la croix,
et deux mètres de haut sur un mètre cinquante de large pour le Christ.
Il est à noter qu’il était d’usage, au moins avant les années soixante, de recouvrit ce Christ d’un
voile violet entre le Vendredi Saint et le dimanche de Pâques.
Depuis l’incendie de 1782, il n’y a plus que trois cloches
qui ont été fondues sur place par un certain Joseph Thouvenot, en 1803.
Les trois cloches en place, de gauche à droite la Marie, la Blaise et au fond la Marie-Anne.
Celles-ci sont disposées sur un axe Nord-Sud et sont commandées par des mécanismes électriques depuis 1939.
Ce
sont :
La Marie, diamètre un mètre vingt, sonne le Ré,
La Blaise, diamètre un mètre vingt-sept, sonne le Do,
La Marie-Anne, diamètre un mètre zéro-sept, sonne le Mi.
Albert Munier, par Siméon Colin.
Les trois notes forment la tierce majeure, mais elle est, notait-on en 1927, un peu haute !
Monsieur Albert Munier, aveugle, a été, en même temps que l’organiste, le dernier carillonneur en titre. Depuis
sa
disparition, les cloches ne font plus entendre que les sonneries automatiques (celles des offices, de l’angélus,
des
heures et quart d’heures).
Inscription sur la Blaise :
FAITE AU MOIS D’AOUT 1803 JE M'APPELLE BLAISE J’AI DU ETRE REFONDUE EN 1952
ET BENIE A NOUVEAU PAR MONSEIGNEUR BRAUT EVEQUE DE SAINT-DIE ASSISTE DE M L’ABBE
ZERRINGER CURE DOYEN EN PRESENCE DE M DENIS GERL MAIRE DE FRAIZE DES CONSEILLERS
MM EMILE ANDREUX HENRI COLNAT LEON LALEVEE HENRI ZENNER ET DE MES BIENFAITEURS
J’AI EU POUR PARRAINS : NICOLAS GELIOT INDUSTRIEL EUGENE MALHOTE CHANTRE ET POUR
MARRAINES : MARGUERITE MARIE MEYER CATECHISTE MARIA CHANEL EPOUSE HERMANN MERE DE
FAMILLE NOMBREUSE VENITE ADOREMUS ET PROCEDAMUS ANTE DEUM
On trouve de plus sous forme d’ornements à l’Ouest un Christ en croix, au Nord un évêque (Saint‑Blaise ?),
à l’Est Notre‑Dame et au Sud une Vierge tenant un rameau dans la main gauche.
Nota : À la place de Monseigneur Braut, il faut lire MonseigneurÉBrault
(Henri-René-Adrien Brault, né la 12 Jul 1894, évêque de Saint‑Dié depuis le 18 Nov 1947, décédé le
11 Juil 1964.
En 1949, il s’opposa fortement, sans succès, au curé Petitjean à l’occasion la mise en place des vitraux par
Max Ingrand).
Inscription sur la Marie :
FAITE AU MOIS D’AOUT 1803 R XI IE M’APPELLE MARIE I’AI ETE BENITE PAR LE SR
FRANCOIS PIERROT CURE DE FRAIZE ET DOMINIQUE PIERROT SON VICAIRE PARRAINS :
JOSEPH SIMON MEMBRE DU CONSEIL ET JEAN BTE FLEURENTDIDIER CULTIVATEURS TOUS DEUX A
SCARUPT MARRAINES : AGNES FLAYEUX VEUVE DE JEAN CUNY ET MARIE ANNE VAUDCHAMPS
EPOUSE DE JEAN BTE CHRETIEN FABRICIEN TOUTES LES DEUX A La Costelle
LAUDATE DOMINUM IN CYBALIS BENESONANTIBUS
On trouve de plus sous forme d’ornements à l’Ouest : rien, au Nord une grande croix dont le pied élargi
sert de marque au fondeur (avec l’inscription Joseph Thouvenot fondeur), à l’Est
une
Vierge à l’Enfant
et au Sud un évêque avec crosse et mitre qui est une marque de fabrique.
Inscription sur la Marie-Anne :
FAITE AU MOIS D’AOUT 1803 R XI IE M’APPELLE MARIE-ANNE I’AI ETE BENITE PAR LE SR
FRANCOIS PIERROT CURE DE FRAIZE ET DOMINIQUE PIERROT SON VICAIRE PARRAINS :
JEAN BTE VINCENT FILS DE JOSEPH VINCENT CULTIVATEUR A CLAIREGOUTTE ET CLAUDE VOINQUEL
MEMBRE DU CONSEIL A DEMENEMEIX MARRAINES : MARIE ANNE MASSON FILLE DE JEAN BTE MASSON
CHIRURGIEN A La Costelle ET MARIE ANNE GERARD FILLE DE FRANCOIS GERARD CULTIVATEUR AUX AULNES
DOMINE EXAUDI VOCEM MEAM
On trouve de plus sous forme d’ornements à l’Ouest : rien, au Nord une grande croix dont le pied élargi
sert de marque au fondeur (avec l’inscription Joseph Thouvenot fondeur), à l’Est
une
Vierge à l’Enfant
et au Sud un évêque avec crosse et mitre qui est une marque de fabrique.
Nota :
Les inscriptions et décors de la Marie et de la Marie-Anne sont extrêmement similaires.
C’est normal puisqu’elles ont été fondues simultanément.
Il en était de même pour la Blaise dont les parrains de 1803 étaient Joseph Gaudier membre du conseil à
La Costelle
et Jean Baptiste Grandjean cultivateur au Belrepaire, et les marraines Marie Anne Barthelemi (sic) épouse de
Jean Baptiste Flayeux négociant et Catherine Vautrinot épouse de Jean Baptiste Salmon
marchand toutes deux à La Costelle.
La formule latine était identique à celle d’aujourd’hui. En revanche, on pouvait lire sur l’évasement :
Liebaut Fondeur. Nous étions quatre nous avons été réduites à trois par l’incendie
du
6 février 1782
la Révolution nous en a enlevé deux les bienfaiteurs ont rétablies toutes trois.
François Petitdemange maire. Cde Nicolas Batremeix adjoint. Jean Nicolas Petitdemenge fabricien.
Les vitraux :
Toutes les baies sont en plein cintre et mesurent un mètre cinquante de large.
Celles de la nef, les moins hautes, ont trois mètres soixante-dix de haut, tandis que
celles du chœur atteignent quatre mètres cinquante. Il y a en tout, hors des fenêtres hautes,
cent onze mètres carrés de verrières.
Les vitraux, qui sont composés de dix-huit ou vingt et un panneaux individuels,
sont soutenus par deux barlotières (traverses métalliques) verticales,
et cinq ou six horizontales selon la hauteur.
Un brin d’histoire :
À l’origine, il n’y avait que de simples verrières de verre blanc pour éclairer l’église, essentiellement
par les baies des bas-côtés de la nef. Avant l’incendie de 1782, il y avait, rapporte Victor Lalevée,
des vitraux — dans le goût artistique de l’époque — [qui]étaient de toute beauté.
Après la reconstruction de 1783, le chœur n’avait que deux fenêtres, une de part et d’autre de la partie
droite.
L’abside, aveugle, était garnie d’un tableau (les saints Blaise, Antoine et Roch) peint en 1785.
Victor Lalevée rapporte aussi que pendant la Révolution (nuit du vingt-cinq au vingt-six ventôse an trois -
15 à
16 mars 1795 -),
les vitres du temple de l’être suprême furent grandement endommagées suite à de nombreux jets de
pierres.
1893. La restauration de l’église 1893, a percé cing grandes baies dans le chœur (dont les
trois
de l’abside)
et ajouté des fenêtres hautes au dessus du vaisseau principal. Il est probable qu’à cette occasion, toutes
les ouvertures ont été garnies de verrières neutres probablement comme celles qui nous restent dans les
fenêtres
hautes.
1902. Le curé Paradis a fait campagne pour obtenir le financement de beaux vitraux décorés
qu’il obtient en 1902 pour le chœur. On n’en a pas, à ce jour, retrouvé d’image, mais on sait
qu’ils étaient l’œuvre de M. Hucher, maître verrier du Mans -
probablement Eugène, Atelier du Carmel -, en septembre 1902. On a toutefois la chance que le curé Petitjean,
décrivant les nouveaux vitraux qu’il fait poser en 1923, indique qu’ils reprennent les mêmes scènes que les
précédents,
et qu’il les décrit succintement. Voir plus bas à la date de 1923.
1914. Hélas, le malheureux curé a la douleur de voir s’effondrer ses chères verrières
en même temps que son presbytère part en fumée à cause des bombardements de Fraize en septembre.
1923. C’est son successeur, le curé Petitjean, qui va s’employer à remplacer les vitraux.
Il écrit dans le Bulletin Paroissial de novembre 1922 Somme allouée à la commune pour les dégâts
faits à l’église elle-même : 67.000 francs. Deux tiers de la somme ont été dépensés par les
travaux les plus urgents : Fermeture provisoire de toutes les fenêtres,
blanchissage de l’église à l’intérieur et à l’extérieur, réfection de la voûte du chœur,
pose des grisailles dans la nef etc... Il reste à l’heure actuelle 22.413 francs pour les vitraux du
chœur...
Quelle somme est nécessaire pour faire au chœur des vitraux dont la valeur artistique égale celle des
anciens ? (...)
La dépense totale pour les sept fenêtres mesurant chacune dix mètres carrés étant évaluée à 50.000
francs,
il nous faut trouver 28.000 francs. C’est beaucoup, je le reconnais, mais ce n’est pas trop si toutes
les
familles
rivalisent de bonne volonté, si les pauvres apportent leur petite obole, si les riches donnent
généreusement...
Heureux était-il, monsieur le curé Petitjean, en ce 16 décembre 1923, fête de la bénédiction des vitraux,
œuvre dont il avait si ardemment souhaité la réalisation. Décédé le 15 décembre 1943, il n’eut pas, comme
son
prédécesseur,
la douleur de voir ses vitraux détruits pendant les bombardements de la libération de Fraize en novembre
1944.
Extrait d’une carte postale vers 1923. Le vitrail central, derrière le maître autel, est caché par un grand lustre à pendeloques.
Les vitraux du chœur posés en 1923 apparaissent en noir et blanc sur quelques cartes postales flétries.
Le curé Petitjean en a laissé la description suivante extraite du Bulletin Paroissial de septembre
1923 : Chaque vitrail renfermera, comme autrefois, à cause de sa hauteur, deux sujets superposés.
Dix sujets seront la reproduction de ceux qui étaient avant la guerre, quatre seront entièrement
nouveaux.
Au-dessus de la porte de la sacristie Nord, le premier vitrail est consacré à la Sainte Vierge dont
l’autel
est tout près
en haut, le couronnement de Marie ; en bas l’Apparition de N.D. de Lourdes à Bernadette. Inscription :
Don de Mlle Deloisy
et au dessous : Les vitraux ont été exécutés par Georges Janin, L.
Petitjean étant curé, 1923.
Au-dessus de la porte de la sacristie Sud, septième vitrail. C’est le vitrail du Sacré-Cœur dont l’autel
est
proche ;
en haut l’Apparition de N.S. à Sainte-Marguerite-Marie ; en bas, le Sacré-Cœur protégeant Fraize en
1914.
Inscription : Offert par les familles Fleurent, Mengin, Antoine, Géliot, Jeandel, Lamaze, Meyer,
Petitdidier,
c’est à dire les familles qui ont donné au moins 500 francs. Les vitraux d’avant guerre ont été
détruits
par les
bombardements de septembre 1914.
Les cinq autres vitraux forment un tout complet. C’est l’histoire abrégée de la religion, ce sont les
événements
principaux de la Vie de N.S.
2e vitrail, en haut, l’Archange Gabriel annonçant à la Sainte Vierge
qu’elle a été choisie pour être la Mère du Sauveur ; en bas, la naissance de N.S. dans la crèche de
Bethléem.
3e vitrail, en haut, Adam et Eve chassés du paradis terrestre après le péché ;
en bas, N.S. recevant et instituant le baptême qui efface le péché.
4e vitrail -derrière l’autel-, en haut, le trois personnes de la Sainte Trinité remplissant
le
monde ;
en bas, N.S.J.C. instituant la Sainte Eucharistie par laquelle il demeure ici-bas avec nous.
5e vitrail, en haut, N.S. mourant sur la Croix pour l’expiation de nos péchés ;
en bas, N.S. donnant à Saint‑Pierre les clés, c’est-à-dire le pouvoir de pardonner les péchés.
6e vitrail, en haut, N.S sortant glorieux du tombeau le jour de Pâques ;
en bas, la descente du Saint‑Esprit sur les Apôtres le jour de la Pentecôte.
Les vitraux 3, 4, 5 étant les plus en vue dans l’église, et même les seuls visibles
du moins jusqu’à la hauteur de la chaire, je leur ai réservé les inscriptions les plus
importantes.
Vitrail N°4, inscription : En souvenir de M. le Curé Paradis, par M. l’abbé Klein. Il est bon
de
mettre
ainsi à l’honneur celui qui eut la joie de doter notre église de vitraux magnifiques et qui eut la
douleur
de les voir s’effondrer sous les obus, au moment même où son presbytère s’abîmait dans les
flammes.
De chaque côté de ce vitrail central, les collectivités qui ont concouru à la pose des nouveaux
vitraux.
Vitrail N°3 : Offert par les paroissiens, avec les armes de Monseigneur.
Vitrail N°5 : Offert par la commune avec les armes de Fraize.
Cette dernière inscription se retrouve dans les vitraux N°2 et N°6 qui se font face.
Extrait d’une carte postale d’après 1929. L’éclairage éléctrique a été installé. On distingue une partie de silhouette sur le vitrail qui est au coin de l’autel de Notre‑Dame, alors que les autres semblent vides.
1928. Le curé Petitjean ajoutait dans le Bulletin Paroissial de septembre 1928 :
Deux médaillons, de même forme et de même dimension que ceux qui sont dans les vitraux du chœur,
seront placés d’ici la Tousaint dans deux vitraux du bas de l’église.
Celui de droite représentera Sainte-Thérèse de L’Enfant Jésus semant des roses sur la paroisse de Fraize
et portera cette inscription : Offert par les paroissiens ;
celui de gauche représentera Sainte-Odile veillant sur l’Alsace avec l’inscription suivante :
Don des familles alsaciennes de Fraize.
Ces médaillons ont pour but de compléter l’embellissement du bas de l’église, à la suite de l’érection
du Monument de la Reconnaissance, du dégagement du groupe du Rosaire et de la pose des grilles en fer
forgé.
Toutes les personnes qui désirent participer à la pose de ces Médaillons et se placer ainsi
sous la protection de sainte-Thérèse ou de sainte-Odile sont priées de remettre leur offrande
à M. le Curé ou de la déposer dans le tronc Pour l’église qui se trouve à gauche en entrant,
près du groupe du Rosaire.
1944. Tous les vitraux sont à nouveau détruits lors des bombardements
de la libération de Fraize en novembre 1944. Avant leurs remplacements, les fenêtres ne sont pas restées
béantes.
Comme en 1914, elles ont été closes par de grands panneaux de bois percés d’ouvertures vitrées.
1949. À partir du printemps 1949, les nouveaux vitraux,
œuvre du maître verrier parisien Max Ingrand sont progressivement mis en place.
Ils sont tous très colorés et leur graphisme, résolument moderne, n’a pas soulevé que de l’enthousiasme,
témoin cette phrase quelque peu désabusée de Victor Lalevée qui regrette les anciens qu’il trouvait plus
gracieux :
...l’art a évolué comme le reste, et, sans doute, nos arrière-neveux les trouveront-ils du meilleur
goût ?....
La signature du maître verrier Max Ingrand.
Ce maître verrier, qui compta parmi les plus grands de son époque
et dont la renommée était internationale, fut recommandé par la Commission d’Art Sacré (Bulletin Paroissial
de
juin 1951).
La réfection des vitraux de la nef est décidée dès après la mise en place des vitraux du chœur pour Pâques
1949.
Le curé Munier : Je ne voudrais pas à nouveau faire l’éloge de ces vitraux, de ce magnifique travail,
au dessin si riche et plein d’expression, aux couleurs chaudes et harmonieuses, au relief saisissant des
personnages.
Aux dires de Monsieur Texier, architecte départemental,
ils donnent de la beauté à un édifice qui n’en a guère par lui-même (sic)....
Le financement des nouveaux vitraux :
Le coût a naturellement été élevé. Le curé Munier fait, dans le Bulletin Paroissial de décembre 1949
le compte-rendu financier suivant :
Recettes :
Dons de particuliers
322.294 Fr
Don du Rosaire
6.000 Fr
Don de la Congrégation
7.000 Fr
Reliquat du Monument de la Reconnaissance
58.387 Fr
Œuvres (Kermesse, tombolas etc)
561.319 Fr
Emprunt
445.000 Fr
total des recettes
1.400.000 Fr
Dépenses :
Réparations provisoires
5.148 Fr
Dépenses diverses
9.255 Fr
Versé au Maître verrier
1.341.429 Fr
total des dépenses
1.355.832 Fr
D’où un excédent de recettes de 44.168 francs, mais il reste encore à verser 75.000 francs
pour la part de l’église... puis à effectuer le remboursement de l’emprunt.
Le curé Munier ne mentionne pas dans ce récapitulatif le montant des dommages de guerre
attribués par le MRU (Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, qui pourtant s’élève à 889.000
francs.
Cette somme a, en effet, été versée directement à Max Ingrand par la municipalité.
La réfection des vitraux a donc coûté en tout environ 2.250.000 francs.
Description des verrières actuelles :
Quoi qu’il en soit, les vitraux originaux vraiment dignes d’intérêt, et qui méritent le déplacement,
sans doute dessinés par le maître, sont les trois qui ornent les baies de l’abside, au fond du chœur.
Les seize autres, sont d’une grande homogénéité de style, mais ils ne représentent que des personnages
isolés et des motifs reproductifs sur fonds losangés neutres.
Parmi les caractéristiques des vitraux de Max Ingrand, il faut remarquer la
juxtaposition de formes contrastées,
dont certaines sont résolument modernes, voire empruntées au cubisme, d’où ces personnages élancés,
avec des têtes plutôt petites, triangulaires perchées sur de longs cous et des motifs volontiers étirés
(étoiles et ailes des anges notamment). Les couleurs utilisées sont particulièrement vives.
Ainsi, dans les vitraux de l’église dominent les couleurs des vertus théologales :
le rouge (charité, feu, amour), le vert (espérance) et l’or (foi).
Par contraste, les trois vitraux centraux du chœur resplendissent du bleu associé à Marie.
La disposition des vitraux dans l’église :
Les vitraux du chœur :
La Vierge Marie, patronne de la paroisse, est le personnage central des trois vitraux principaux
qui sont dans l’axe de la nef et du chœur.
À gauche, le thème est la nativité : Dans la crèche, symbolisée par des mangeoires en haut,
un âne à gauche, et un bœuf à droite, Joseph et Marie, de face, sont penchés sur
l’enfant Jésus qui salue de la main gauche. Au centre du vitrail, il est la source de lumière
qui éclaire toute la composition. En haut scintille l’étoile des mages.
En bas, trois bergers, de trois quarts dos, l’un d’eux agenouillé, sont en adoration.
La bâton au premier plan à terre est un accessoire de berger.
Au centre, la Vierge, en majesté, présente l’enfant Jésus qui salue de la main droite.
Six anges l’entourent. Deux d’entre-eux, en haut, tiennent une étoile à cinq branches au-dessus de la tête
de la
Vierge.
Deux autres à ses pieds tiennent une banderole marquée « NOTRE DAME.
Enfin, les deux derniers, accroupis au premier plan, recommandent la commune de Fraize
à la Vierge en lui présentant son blason. Ce dernier, copié sur celui de l’ancien Chapitre
de Saint‑Dié, est d’or à la bande d’azur chargée de trois roses boutonnées du champ,
à cinq pétales du champ et cinq pétales d’argent.
Le vitrail de droite représente la Pentecôte qui commémore la descente du Saint‑Esprit
dans le Cénacle de Jérusalem dix jours après l’Ascension de Jésus.
La colombe plane au-dessus de l’assemblée qui groupe les douze apôtres en prière autour de la Vierge
orante. Devant elle se trouve un grand livre ouvert. Des langues de feu sont posées sur la tête de chaque
apôtre.
De part et d’autre, du chœur, quatre vitraux, peu visibles depuis la nef et fort semblables,
représentent une grande et épaisse croix rouge sur fond losangé bleu.
Chacune porte au centre une couronne d’épines et divers instruments de la passion
qui constituent les seules différences notables.
Tous les sept sont entourés d’un listel triple en camaïeux de bleus.
Il contribue à donner de la légèreté aux motifs centraux.
Les vitraux de la nef :
À raison de six de chaque côté (Sud et Nord) ils font alterner trois figures de saints révérés en Lorraine
avec
trois autels semblables présentant épis, vignes et croix, ne différant que par des symboles eucharistiques.
Les fonds sont losangés gris verts encadrés d’un liseré rouge
et d’un motif formé de petits rectangles de couleurs neutres et de croix.
Chaque figure de saint, accompagnée des symboles habituels, est assez stéréotypée.
Une banderole en bas en précise le nom.
Les vitraux des bas-côtés se répondent en vis-à-vis :
Saint‑Blaise, patron de la paroisse et Saint‑Dié, patron du diocèse,
Calice et pains et poissons,
Sainte-Odile et Sainte-Jeanne d’Arc, deux saintes de la région, Alsace et lorraine,
Ostensoir et ciboire : eucharistie de la messe,
Saint‑Nicolas et Saint‑Florent, tous deux saints très populaires en Alsace et Lorraine,
Agneau et pélican : deux animaux symbolisant le Christ.
Les vitraux du bas-côté droit (au Sud), du chœur vers la sortie :
Les vitraux du bas-côté gauche (au Nord), de l’entrée vers le chœur :
Les fenêtres hautes (oculus) :
Une des douze fenêtres hautes à bordure bleue.Une des douze fenêtres hautes à bordure rouge.
Elles ont été percées lors de la restauration de 1894 et se trouvent au-dessus des arcades et de la frise.
Elles sont centrées dans les travées et sont garnies des vitraux circulaires d’un mètre quatre-vingt de
diamètre
qui,
contrairement à ceux du bas, n’ont pas subi de dommages lors des guerres. Ils datent donc de 1894 ou peu
après.
Il y en a six de part et d’autre du haut vaisseau central, et elles contribuent à éclairer la nef.
Les motifs neutres, sont semblables, mais alternativement, la bordure est rouge et les quatre points sont
bleus
puis la bordure est bleue et les quatre points sont rouges.
Au début du siècle, et jusqu’à 1944, les baies des bas-côtés, sauf celles de la travée la plus proche du
chœur
garnies de vitraux semblables à ceux du chœur en 1928, étaient garnies de grisailles de mêmes styles.
L’orgue :
L’ouvrage Inventaire des orgues de Lorraine. Vosges,(Christian Lutz, 1991,
Metz , Editions Serpenoises) en donne une histoire détaillée qui a aidé au résumé historique qui suit.
Historique :
En 1680, l’église possède de grandes orgues, de fabrication allemande.
Elles sont détruites lors de l’incendie de l’église en février 1782.
Un nouvel orgue est installé en 1785, construit et posé à ses frais par François Cuny,
prêtre prémissaire à Fraize puis
facteur d’orgues qu’on retrouve installé à Strasbourg de 1788 à 1791. Son élève, Blaise Chaxel facteur d’orgue était né à Fraize en 1765.
On ne sait trop ce qu’il advint par la suite à cet orgue jusqu’à ce qu’il soit détruit par la foudre le
11 mai 1851,
mais il est probable que Augustin Chaxel (facteur d’orgue à Habaurupt), frère du précédent, y ait travaillé.
Un nouvel orgue est posé en 1852 par Claude-Ignace Callinet, facteur à Rouffach pour
un prix de six mille francs.
Joseph Valentin, enfant de chœur vers 1885, raconte : J’ai encore vu les vieilles orgues aux tribunes
soutenues
par deux colonnes faites dans deux troncs d’arbres. L’organiste était le vieux Coliche...
Après la restauration de l’église par l’architecte Cariage de Saint‑Dié, l’orgue,
qui a
déjà
été réparé en 1885 par la maison Jaquot-Jeanpierre & Cie de Rambervillers, est de
nouveau
restauré en 1894 et réinstallé sur la nouvelle tribune dessinée par Cariage, mais, à
cause de
l’humidité, la remise en service n’intervint difficilement que fin 1897.
La dernière transformation est effectuée par la maison Jaquot en 1925. Depuis le décès de
Monsieur Albert Munier, l’aveugle, il n’y a plus eu d’organiste en titre, et l’orgue n’est plus beaucoup
utilisé.
Son état s’est dégradé, au point qu’en novembre 1990 il est dit assez mauvais, surtout en ce qui concerne
l’accord.
Aujourd’hui :
L’orgue sur sa tribuneLe côté gauche de l’orgue, surmonté d’un ange à la trompette.
Il est situé sur la tribune au-dessus de l’entrée principale, d’où il domine la nef.
De part et d’autre du buffet, les deux anges en haut tenaient probablement chacun
une longue trompette, comme c’est encore le cas pour celui de gauche.
Le buffet néo-baroque n’est pas du tout caractéristique de la manière de Claude-Ignace Callinet :
S’il provient encore de l’orgue précédent, il aurait été construit vers 1830-40. Tout le meuble est en
sapin,
peint faux-bois. La décoration du soubassement et des culots n'est pas sculptée, mais confectionnée en
carton
pierre.
Les tuyaux de façade, de Callinet, sont en étain, avec écussons rapportés en
plein-cintre dans les tourelles
et imprimés en triangle dans les plates-faces.
La console de l’orgue.
La console est en fenêtre. La traction des notes refaite par Jaquot est mécanique à
balanciers et équerres.
Par contre la traction des jeux, également mécanique, est encore de Callinet.
Elle est dotée de deux claviers de cinquante-quatre notes et d'un pédalier (vingt-cinq marches) de dix-huit
notes
qui permettent dix-huit jeux :
Depuis le 7 septembre 2017 son démontage a été entrepris par l'entreprise Manufacture Vosgienne de
Grandes
Orgues
successeur de Jaquot-Jeanpierre & Cie à Rambervillers. Les travaux de relevage (remise en état de
bon
fonctionnement) ont pris fin en 2019. Le financement a été assuré par des subventions, le mécénat (notamment de
l'asociation La Costelle) et la Mairie.
L'association ARPOF (Jean‑Paul Houvion
président)
a été créée pour l'activation de ces travaux et ensuite l'animation de l'église par des concerts.
La chaire :
La chaire vue de faceLa chaire vue de côté montrant l’escalier d’accèsL’abat-voix de la chaire
D’un style gothique renaissance inspiré d’exemples populaires alsaciens,
cette superbe chaire à prêcher (un bijou dit Victor Lalevée)
est l’œuvre en 1860 de Jean‑Baptiste et Joseph Haxaire
(artisans ébénistes de Fraize et aussi chroniqueurs locaux) et a coûté 2 000 francs.
Elle existait donc (où ? ) avant la restauration de l’église en 1894,
et elle a dû être adaptée pour sa fixation sur la troisième colonne Nord à partir du chœur, face au grand
Christ
en Croix.
On y accède par un escalier qui prend naissance dans la petite allée Nord et auquel
Monsieur Rohr, en 1905, ajoute la rampe.
Depuis les réformes liturgiques introduites par le concile Vatican II, au milieu des années 1960,
elle est désaffectée car le prêtre prononce son homélie depuis le chœur.
La cuve est octogonale et son abat-voix est en forme de baldaquin.
Les faces de la cuve, tournées vers la nef, portent, de gauche à droite,
des bas-reliefs en plâtre qui représentent les quatre Évangélistes
accompagnés comme il se doit de leurs symboles qui sont le texte évangélique tenu à la main et :
L’homme ailé (aussi dit ange) est Matthieu :
Son évangile débute par la généalogie humaine de Jésus,
Le lion est Marc :
Dans les premières lignes de son évangile,
Jean‑Baptiste crie dans le désert (une voix rugit dans le désert).
Le bœuf est Luc :
Aux premiers versets de son évangile, il fait allusion à Zacharie
qui offre un sacrifice à Dieu, or dans le bestiaire traditionnel, le bœuf est signe de sacrifice.
L’aigle est Jean :
Le prologue de son évangile est attribué à une voix descendue du ciel.
Les confessionnaux :
Il y a trois confessionnaux :
Deux confessionnaux dits des abbés de part et d’autre près de l’entrée de la nef,
et un confessionnal dit du Curé au centre du bas-côté Nord.
Tous trois se composent de trois loges dont celle du centre, pour le prêtre, est fermée par une porte
ajourée.
Les deux autres reçoivent les pénitents.
Ils sont désaffectés, depuis que le concile Vatican II a supprimé les confessions privées,
mais sont en assez bon état.
Les confessionnaux des abbés :
Ils mesurent deux mètres de haut, un mètre quatre vingt dix de large, et un mètre de profondeur.
Ils datent de l’ancienne église, avant la restauration de 1894, probablement de la fin du
XVIIIe siècle.
Ils sont très semblables mais diffèrent par quelques détails ainsi que par la décoration de leur porte.
La structure générale se compose de quatre pilastres et d’une corniche se hissant au centre.
Le confessionnal Sud.Détail de la porte du confessionnal du mur Sud.
Sa porte ajourée représente autour un décor d’arabesques végétales sculpté avec une grosse coquille en bas,
une Trinité en haut dont l’œil central rayonne vers un cœur au centre duquel une flamme surmontée d’une
croix
jaillit sur le dessus.
Ses pilastres sont plus travaillés que ceux du confessionnal Nord, mais en revanche,
la partie supérieure des côtés (réservés aux pénitents) ne possède pas de courbes.
Le confessionnal Nord, à gauche en entrant :
Le confessionnal Nord.Détail de la porte du confessionnal du mur Nord.
Sa porte ajourée, dont la poignée pourrait être d’origine, représente autour un décor d’arabesques végétales
sculpté avec des coquilles en bas et en haut, et au centre, un triangle de Trinité rayonnant.
À l’intérieur de celui-ci est gravé un tétragramme qui est la représentation hébraïque du nom de Dieu :
י ה ו ה(YHWH).
Ce tétragramme se compose des quatre consonnes
yōḏ (י),
hē (ה),
wāw (ו) et
hē (ה).
Le confessionnal du Curé :
Le confessionnal dit du Curé
Il est plus récent que les deux autres, et postérieur à 1895 (1901 ?). Il est de même facture que
les autels latéraux, le tambour du portail Sud, et les boiseries du chœur, dûs à monsieur Husson de
Blevaincourt
(Vosges).
Il est à noter qu’il cache le portail Nord dont il interdit l’accès, et qu’il sert de support au grand
tableau de la Descente de la Croix.
Le chemin de croix :
Il se compose traditionnellement de quatorze stations qui sont les étapes du chemin parcouru
par Jésus lors de sa montée au Calvaire, comme suit :
Ière station : Jésus est condamné à mort, Pilate se lave les mains,
IIe station : Jésus est chargé de sa Croix,
IIIe station : Jésus tombe sous le poids de sa Croix pour la première fois,
IVe station : Jésus rencontre sa très sainte Mère,
Ve station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix,
VIe station : Jésus rencontre une femme pieuse, Véronique,
VIIe station : Jésus tombe pour la seconde fois,
VIIIe station : Jésus console les saintes femmes, filles de Jérusalem,
IXe station : Jésus tombe pour la troisième fois,
Xe station : Jésus est dépouillé de ses vêtements,
XIe station : Jésus est cloué sur la Croix,
XIIe station : Jésus meurt sur la Croix,
XIIIe station : Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère (déploration),
XIVe station : Jésus est porté au tombeau.
L’encadrement des stations du Chemin de Croix
Habituellement l’après-midi du Vendredi Saint, soit le vendredi qui précède le dimanche de Pâques,
les fidèles méditent, avec un prêtre ou seuls, devant chacune des stations.
La première station se trouve sur le mur Nord, au coin de l’autel de Notre‑Dame,
tandis que la quatorzième, et dernière, lui fait pendant sur le mur Sud, au coin de l’autel du Sacré-Cœur.
Le chemin se parcourt en tournant autour de l’église, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Les scènes des stations, en bas et haut relief, mesurent soixante six centimètres de large sur
quatre vingt centimètres de haut, hors cadre, sont en plâtre recouvert d’une patine jaunâtre.
Elles sont signées : CH. CHAMPIGNEULLE A METZ.
Elles datent de 1864 et sont serties de beaux cadres en chêne, identiques, réalisés par
Jean‑Baptiste et Joseph Haxaire
de la Costelle. A noter que le gros congé qui les termine en bas était entouré sur trois faces
d’une ceinture de fleurons en trèfle découpée et ajourée.
Ces ceintures, dont les vestiges sont parfaitement visibles, ont été sciées par un abbé en 1957.
L’ensemble date des années 1860.
Le tableau de la Sainte-Face :
La sainte-Face
Ce tableau est une reproduction d’un original daté de 1874 et signé, en haut à gauche :
Gab MAR, soit Gabriel Martin.
Ce peintre Rouennais, élève de Cabanel, a exposé à Paris entre 1869 et 1875.
Il représente une toile tendue par les quatre coins sur fond de bois et sous verre.
On y voit le visage du Christ pendant la passion. C’est le visage d’un homme jeune au teint pâle,
aux yeux fermés et dont les cheveux, la barbe et la moustache ne sont ni taillés, ni peignés.
Une goutte de sang qui a ruisselé sur la droite du front est la seule note de couleur
utilisée par l’artiste.
Comme il est très impressionnant, et peut-être à cause de reflets sur le verre,
certains ont dit l’avoir vu pleurer...
On ignore comment il est arrivé à Fraize, mais il a été encadré
le 16 mars 1904 (Bulletin Paroissial, curé Paradis) afin d’être exposé dans l’église,
près du reliquaire de Saint‑Blaise.
Le reliquaire de Saint‑Blaise :
Le reliquaire de Saint‑Blaise
Il se trouve près de l’autel latéral Sud. Il est en bois peint (noir et doré).
Son état est assez bon quoique la peinture soit un peu écaillée
et que deux pieds soient décollés. Les motifs décoratifs : couronnes, palmes et roses sont
métalliques, et les deux pieds de devant sont en forme de pattes.
Il est surmonté d’une croix au sommet d’une demi boule.
Il mesure cinquante et un centimètres de large, cinquante huit centimètres de haut,
et vingt six centimètres de profondeur.
Par le regard vitré situé au milieu de la face avant, on voit à l’intérieur, un soleil en bois doré avec au
centre
une petite boîte en fer et verre contenant la relique (quatre trous en points cardinaux dans le bois).
L’étoile mesure douze centimètres de large et dix centimètres de haut, la boîte a quatre centimètres de
diamètre.
À l’intérieur, un papier porte en latin la date 1840.
Sur le losange entourant la relique elle-même : BLASII EPISCOPI MARTYRIS ???
Le mobilier du chœur :
Les boiseries sur la face Nord du chœur.
Il est couvert sur tout son pourtour jusqu’à une hauteur de quatre mètres,
d’une boiserie de chêne sculpté due, vers 1895, à Monsieur Husson de Blevaincourt (Vosges).
Elle est en très bon état quoique certains panneaux portent des déchirures
causées par des éclats d’obus en septembre 1914.
Ses panneaux, très ouvragés, sont séparés par des colonnettes tournées et détachées.
Il est bordé sur le dessus d’une corniche très travaillée saillante.
La stalle de prêtre Nord. Devant, un tabouret d’enfant de chœur.
À la naissance du chœur se trouvent deux stalles en vis-à-vis réservées aux prêtres.
Elles sont suivies des portes des sacristies, puis de cinq panneaux vides.
Le stalles autour du Maître Autel.
Enfin, sur les côtés et l’arrière du maître autel, se trouvent seize stalles. Comme celles des prêtres, elles
sont équipées
de sièges pouvant être relevés pour rendre plus confortables les positions debout et agenouillée.
On note la présence, fixée contre les panneaux Nord, d’une superbe desserte de style Louis XV
de un
mètre de haut,
un mètre vingt-cinq de large et cinquante cinq centimètres de profondeur.
Elle date probablement du XVIIIe siècle.
La desserte Louis XV.Détail des têtes de la desserte Louis XV.
Son dessus est de marbre blanc, et les pieds de bois doré sont en forme de volutes avec une tête sculptée sur
chaque pied,
une autre tête sur le devant, une coquille sur la barre qui réunit les pieds, le reste du décor est fait de
feuillage.
Les têtes, probablement de faunes, sont barbues. Celles des pieds portent, semble-t-il, des coiffures de
plumes,
tandis que celle du centre porte une coiffure de feuillage.
Une expertise récente indique que sa facture et sa dorure en font probablement un meuble du XIXe
et
non du XVIIIe siècle comme on avait pu le penser.
L'ambon.Détail des armoiries du Chapitre de Saint‑Dié.
L’ambon est le pupitre placé à l’entrée du chœur qui sert à poser des livres saints et d’appui lors des
prêches.
Il a été apporté à Fraize par le curé Caël en 1983 en provenance de l’immeuble diocésain.
Au centre du panneau frontal on peut voir les armes du chapitre de Saint‑Dié (à une bande chargée de trois
roses),
armes qui ont, sans raison, été adomptées par la ville de Fraize et que l’on peut voir en bas du vitrail
central
du chœur
(d’or à la bande d’azur chargée de trois roses boutonnées du champ, à cinq pétales du champ et cinq pétales
d’argent).
Les Vases Chinois
Les vases chinois.
La sacristie comporte aussi deux vases chinois d’environ 60 cm de haut, réalisés dans les ateliers de
Jindezheng,
province de Jiantxi, Chine du sud. C’est le Curé Miche, curé de la paroisse de 1832 à 1867,
qui reçut ces deux vases d’un neveu, Jean-Claude Miche, qui, après avoir été son vicaire à Fraize,
partit pour les missions au Cambodge et en Cochinchine. Il devint évêque évêque in partibus de Dansara
(Cambodge),
puis vicaire apostolique en Cochinchine occidentale.
Le compartimentage en cartouches au décor très chargé, le fond très orné et l’usage de l’or
sont typiques des productions de l’Ère Daoguang (1821-1850).
Ces deux vases ont longtemps orné le maître-autel, de part et d’autre du tabernacle.
Abimés en novembre 1944 par des éclats d’obus en même temps que les vitraux,
ils furent restaurés par un Fraxinien. Plus tard, la crainte des voleurs les a fait mettre en sûreté.
On trouve aussi un fauteuil de célébrant et de deux tabourets d’enfants de chœur, mobiles.
Faits de chêne sculpté avec dessus de velours grenat rembourré, ils datent du début du
XXe siècle,
ont été réalisés à Saint‑Loup et sont en bon état. Le dossier du fauteuil de célébrant présente un motif
qui rappelle celui des boiseries. Également, on trouve deux beaux tabourets de bois très travaillés et
dorés,
à garniture de velours rouge, provenant de chez Benigen, doreur à Nancy, en 1901.
À droite de l’autel de bois qui fait face aux fidèles se trouve un ambon (pupitre destiné
à supporter les livres liturgiques) qui a été apporté il y a peu de l'ancien Grand Séminaire de Saint‑Dié
par le regretté abbé Caël.
Ce meuble qui date probablement du début du XVIIIe siècle a appartenu aux chanoines du Chapitre,
dont les armes ornent la façade.
La grande statue de Saint‑Blaise :
La grande statue de Saint‑Blaise.
Après avoir dominé l’entrée du chœur jusqu’en 1949,
elle se dresse maintenant au-dessus du reliquaire, près de l’autel du Sacré-Cœur.
Elle est en plâtre polychrome et mesure deux mètres de haut, socle et crosse compris.
Elle représente Saint‑Blaise, patron de l’église, avec un livre et une
crosse d’évêque qu’il tient de la main gauche. Il serre contre lui une palme sous le même bras.
De la main droite, il bénit.
Les vêtements contiennent beaucoup de dorure. La tiare et la crosse sont également dorés.
La statuette de Saint‑Blaise :
La statuette de Saint‑Blaise.Détail de la statuette de Saint‑Blaise.
Cette belle statuette de confrérie en bois doré
de trente quatre centimètres de haut sur treize de large,
daterait de la fin du XVIIIe siècle.
Elle possède une poign’ée de fer dans le dos, po’ur la tenir durant les processions.
La crosse contient une fleur dans sa partie recourbée.
La statuette est entièrement dorée, à l’exception du visage et des mains.
Compte tenu de sa petite taille, cette statuette n’est pas exposée dans l’église.
Ce groupe de plâtre polychrome représente la Vierge avec, appuyé contre elle, le corps du Christ descendu de la
croix. C’est donc une piéta. Il se trouve immédiatement à droite en entrant dans la nef, sous la tribune. Il
mesure
un mètre trente de haut sur un mètre de largeur et profondeur. Le Christ est vêtu d’un linge blanc. La Vierge
porte
un voile et une robe blancs. Un linge, ou peut-être un manteau bleu avec de la dorure sur les bords repose sur
ses
genoux. Trois clous et la couronne d’épines reposent à terre sur le devant.
Ce groupe, dont on ne connaît pas l’origine est probablement postérieur à la restauration de 1894.
Ce groupe de plâtre polychrome, assez banal, date du début du XXe siècle et
commémore la confrérie du Rosaire, contrôlée par les frères dominicains,
instituée à Fraize en 1895 par le curé Paradis.
Les dames regroupées au sein de cette confrérie portaient des rubans violets
à l’occasion des cérémonies religieuses associées.
À ne pas confondre avec les Dames de Charité qui elles portaient un ruban rouge.
Immédiatement à gauche en entrant dans la nef, sous la tribune,
il mesure un mètre quarante de haut sur un mètre quarante-cinq de large et
représente une Vierge à l’Enfant entre Saint‑Dominique et Sainte-Catherine de Sienne.
Celle-ci reçoit le rosaire (le chapelet) de la Vierge.
Le groupe est posé sur un nuage au sommet duquel la Vierge est assise.
Sainte-Catherine de Sienne tient sur sa poitrine un cœur rouge avec, au-dessus,
une flamme jaune et rouge. Entre elle et Saint‑Dominique se trouvent un chien
assis tenant un flambeau dans sa gueule, et un globe terrestre.
Le chien, le flambeau et le globe sont des symboles associés à la naissance
de Saint‑Dominique (Dominique de Guznan, 1170-1221) qui fonda l’ordre des
Dominicains en 1215 et propagea la dévotion au Rosaire.
Les autres objets :
On découvre de plus parmi les statues qui ornent la nef, en tournant
dans le sens des aiguilles d’une montre depuis l’entrée :
La statue de Saint‑Florent :
Saint‑Florent.
C’est une belle statue en bois polychrome doré du XVIIIe siècle.
Sa hauteur est de 1m, sa largeur de 0m50.
Saint‑Florent, évêque de Strasbourg, avait guéri la fille de Dagobert II qui était sourde et muette.
Il a probablement été importé d’Alsace, au Moyen-Âge, par les Ribeaupierre (de Ribeauvillé),
et il était invoqué en faveur des enfants qui souffrent de la bouche. Il était aussi dit-on protecteur des
voyageurs.
Les fonts baptismaux :
Les fonts baptismaux.
Le baptême, pratiqué généralement sur de jeunes enfants, se pratique au dessus de la vasque de granit moderne
par
aspersion d’eau.
Comme celle du monument de la reconnaissance aux morts de 1914-18, symétrique,
sa grille est réalisée par Henri Zenner, de Fraize.
Saint‑Jean‑Baptiste baptisant le Christ :
Saint‑Jean‑Baptiste baptisant le Christ.
Saint‑Jean le Baptiste, personnage du Nouveau Testament, fut prédicateur en Palestine au temps de
Jésus-Christ.
Dans le christianisme, c’est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus-Christ,
qui l’a baptisé sur les bords du Jourdain, après l’avoir désigné comme l’agneau de Dieu,
et lui avoir donné ses propres disciples. La vie de Jean‑Baptiste est connue à travers les Évangiles,
les Actes des Apôtres et le témoignage de l’historien juif Flavius Josèphe.
Le saint curé d’Ars :
Le saint curé d'Ars.
Saint‑Jean‑Marie Vianney (ou Vianey ou Viannay ou Viennet), dit le Curé d’Ars, né le 8 mai 1786 à
Dardilly,
près
de Lyon,
dans une famille de cultivateurs fut le curé de la paroisse d’Ars-sur-Formans (Ain-01480) pendant 41 ans.
En 1806 le curé d’Écully, M. Balley, ouvrit un petit séminaire où Jean‑Marie fut envoyé.
C’était un élève d’intelligence médiocre, mais surtout, comme il avait commencé à étudier très tard,
il éprouvait de grandes difficultés, et ses connaissances se limitaient à un peu d’arithmétique,
un peu d’histoire et un peu de géographie ;
l’étude du latin était pour lui un supplice bien qu’il fût aidé par son condisciple Matthieu Loras,
qui devait devenir le premier évêque de Dubuque et qui lui donnait quelques leçons.
Ses maîtres cependant, voyant sa piété, ne doutaient pas de sa vocation.
Malheureusement la Guerre d’Espagne réclamait beaucoup de soldats et, par erreur, il fut enrôlé.
Mais, comme il venait d’être malade (il était encore convalescent), il éprouva des difficultés à rejoindre
son
régiment,
s’égara, et, pour ne pas être puni comme déserteur, il accepta la proposition d’un paysan de le cacher sous
un
faux nom,
comme instituteur dans son village, puis son jeune frère ayant accepté de servir à sa place, il put regagner
le
petit séminaire.
Il ne comprenait rien à la philosophie, mais on finit par l’ordonner prêtre et on l’envoya à Écully comme
vicaire de M. Balley,
puis après la mort de celui-ci comme curé à Ars, village de la région lyonnaise.
Il y réveille, entre autres par des sermons percutants, la piété de ses ouailles,
sa renommée s’étend bientôt sur toute la France d’où les gens viennent pour l’entendre et parfois se
confesser.
Il décède à Ars le 4 août 1859.
Le saint curé d’Ars était déjà considéré comme un saint de son vivant tant il était dévoué à l’œuvre de Dieu.
Il disposait de grâces étonnantes notamment comme confesseur. Sa charité était par ailleurs sans limite :
il ne mangeait que très peu, passait des heures entières en adoration du Saint‑Sacrement, dormait peu,
à la fin de sa vie, il passait jusqu’à seize heures par jour à confesser ; il redistribuait tout ce qu’on
lui
donnait
et n’hésitait pas à se démunir encore pour subvenir aux besoins de plus pauvre que lui.
Sainte-Jeanne d’Arc :
Sainte-Jeanne d’Arc.
Jeanne d’Arc, fille de Jacques d’Arc et d’Isabelle Romée, est née à Domrémy, aux marches de Lorraine,
pendant la guerre de Cent Ans qui opposait la France à l’Angleterre, le 5 ou le 6 janvier 1412.
La famille avait cinq enfants : Jeanne, Jacques, Catherine, Jean et Pierre.
Jeanne était très pieuse, et aimait se rendre, chaque samedi, à l’église de Bermont, près de Greux, pour
prier.
Surnommée « la Pucelle d’Orléans », elle est une figure emblématique de l’histoire de France.
Elle mena les troupes françaises contre les armées anglaises,
mais fut finalement capturée et mise au bûcher après un procès en hérésie le 30 mai 1431.
Ses réponses lors de son procès, dont les minutes ont été conservées,
révèlent une jeune femme dotée de courage, de franchise et d’un esprit de répartie saillant,
ce qui explique sans doute comment elle avait su galvaniser ses troupes.
Le 9 mai 1920 le pape Benoît XV canonise Jeanne d’Arc.
Notre Dame du Perpétuel Secours :
Notre‑Dame du Perpétuel Secours.
De style byzantin, peinte sur bois et à fond d’or, l’image de Notre‑Dame du Perpétuel-Secours
mesure environ cinquante centimètres de haut. La Vierge y apparaît avec Son divin Enfant ;
sur leurs fronts brille une auréole d’or. Deux anges, l’un à droite et l’autre à gauche,
présentent les instruments de la Passion à l’Enfant-Jésus effrayé, tandis que la Sainte Vierge
regarde la scène pathétique avec une douleur calme et résignée.
Après avoir été longtemps vénérée en Crète, des habitants de cette île qui fuyaient une
invasion turque à la fin du XIVe siècle, apportèrent l’image de Notre‑Dame du Perpétuel-Secours
à
Rome.
A l’invocation de Marie, sous le titre de Notre‑Dame du Perpétuel-Secours, le navire qui transportait
Sa sainte image fut sauvé d’une terrible tempête.
Le 27 mars 1499, après avoir parcouru triomphalement les rues de la ville éternelle,
précédé du clergé de Rome et suivi du peuple, le portrait de la Vierge du Perpétuel-Secours fut placé
au-dessus
du maître-autel de l’église St-Matthieu, près de Ste-Marie-Majeure. Grâce aux soins des religieux augustins,
la sainte image devint l’objet d’un culte très populaire que Dieu récompensa au cours de plusieurs siècles,
par de nombreux miracles.
Pendant les troubles de la Révolution de 1789-1793, les troupes françaises qui occupaient
Rome détruisirent l’église St-Matthieu. Un des religieux qui desservaient ce sanctuaire eut le
temps de soustraire secrètement la Madone miraculeuse. Il la cacha avec tant de soin, que pendant
soixante ans, on se demanda ce qu’était devenu la célèbre peinture.
Dieu permit qu’un concours de circonstances providentielles fit redécouvrir l’image vénérée.
En 1865, afin de rendre la pieuse représentation aux mêmes lieux où on l’avait priée jadis,
Pie IX ordonna de la rapporter sur l’Esquilin, dans l’église St-Alphonse-de-Liguori bâtie dans
l’enceinte où se trouvait autrefois l’église St-Matthieu. Le 26 avril 1866, les Rédemptoristes
intronisèrent solennellement Notre‑Dame du Perpétuel-Secours en leur chapelle.
Depuis ce temps, grâce au zèle des fils de Saint‑Alphonse et aux innombrables miracles obtenus
dans leur pieux sanctuaire, la dévotion à Notre‑Dame du Perpétuel-Secours a pris un essor extraordinaire.
Le 23 juin 1867, afin de reconnaître et de perpétuer le souvenir de ces précieuses faveurs,
le vénérable Chapitre du Vatican couronna la sainte image avec grande pompe.
En 1876, le pape Pie IX érigea une Archiconfrérie dans l’église Saint‑Alphonse, sous le vocable de
Notre‑Dame du Perpétuel-Secours. Aujourd’hui, la Sainte Vierge est invoquée sous ce vocable dans
la plupart des églises d’Occident.
Saint‑Joseph :
Saint‑Joseph.
Saint Joseph est un personnage du Nouveau Testament (Mt 1, 18 ; Lc, 2,3).
Il est fiancé à Marie lorsque celle-ci se retrouve enceinte par l’action de l’Esprit-Saint.
Dès lors, il devint le père adoptif de Jésus qui, de ce fait, appartient à sa lignée, celle de David.
Il est présenté comme un homme juste qui a accepté d’accueillir Marie et son enfant en pleine
connaissance
de cause.
Il est indiqué en Mt 13, 55 qu’il était artisan, menuisier ou charpentier.
Joseph est mentionné pour la dernière fois lors de la visite au Temple de Jérusalem lorsque Jésus est âgé de
douze ans
(Lc 2, 41-50). La tradition chrétienne en a déduit qu’il était mort avant l’entrée de Jésus dans la vie
publique.
Saint‑Michel :
Saint‑Michel terrassant le dragon.
Michel, Raphaël et Gabriel sont les seuls saints anges que la Bible désigne par leur nom.
Il est le chef de la milice angélique. Fêtes le 29 septembre et le 8 novembre, le 8 mai, 6 septembre et 16
octobre.
L’archange Saint‑Michel dont le nom signifie "Qui est comme Dieu ?" est un personnage
de la Bible et un saint très populaire dans la religion chrétienne.
Seul Michel est appelé "l’archange" ou ange en chef dans la bible canonique.
Il est le prince de tous les bons anges, le chef des forces du ciel, des armées célestes, le Champion du
Bien.
Dans l’Ancien Testament, il est vu quand Dieu s’adresse aux hommes et est envoyé, messager, porteur de la
Nouvelle.
C’est lui qui pèsera les âmes lors du Jugement dernier et qui emmènera les âmes des élus au Paradis. On dit
qu’il est
psychostase et psychopompe.
Il apparaît de nombreuses fois dans la Bible. Michel apparaît au voyant Daniel (Dan 10,13-21 ; 12,1).
Dans les visions grandioses de saint Jean au livre de l’Apocalypse (Ap 12,7ss), enfin dans l’épître de Jude
(v.
9) où
il entre en conteste avec Satan. C’est lui qui retint la main d’Abraham qui s’apprêtait à immoler son fils
Isaac.
Lui qui apparut à Josué à Jéricho et le fit vainqueur. Lui qui aida David à combattre Goliath. Dans le
Nouveau
Testament,
l’archange saint Michel est également celui qui a terrassé le dragon (Satan), en lui disant « Michaël »,
c’est-à-dire en hébreu, « Qui est comme Dieu ? » (en référence à l’orgueil de Satan qui voulait monter au
plus
haut
des montagnes et se montrer ainsi semblable au Très-Haut).
Pour les catholiques, l’archange Saint‑Michel est donc l’une des premières personnes à invoquer pour
obtenir
une protection contre les Démons.
L’Archange Michaël est aussi appelé : Saint‑Michel, Prince des Archanges, Archange du Premier Rayon,
Défenseur
de la Foi.
L’Enfant Jésus de Prague :
L’Enfant Jesus de Prague.
La statue de l’enfant Jésus de Prague est très renommée, et aurait été faite par un vieux moine espagnol
qui aurait été gratifié d’une vision.
En plâtre, de 40 cm de haut, celle qui orne l’église de Fraize est sensée, comme toute les autres copies,
exaucer les prières aussi bien que l’original, si on la prie comme suit :
En plus d’être exaucé, on bénéficie de cinquante jours d’indulgence chaque fois que l’on récite cette prière.
Pardonnez-moi, je n’ai pas vérifié...
Saint‑Antoine de Padoue :
Saint‑Antoine de Padoue.
Antoine de Padoue (1195-1231) est un saint catholique romain (fête le 13 juin),
docteur de l’Église, surnommé aussi le Thaumaturge.
Au Moyen Âge, les représentations de Saint‑Antoine de Padoue sont assez rares,
mais elles deviennent très courantes à partir du XIVème siècle.
La plupart des églises comptent aujourd’hui une statue de lui.
Il est généralement représenté comme un homme chétif,
vêtu de la bure franciscaine nouée par une cordelière à trois nœuds.
On le représente souvent prêchant aux foules ou aux poissons, en discussion avec Saint‑François,
guérissant des malades, remettant en place la jambe qu’un homme s’était coupée en signe de pénitence,
faisant s’agenouiller une mule devant le Saint‑Sacrement pour convaincre un Juif
qui doutait de la présence de Dieu dans l’hostie, ou encore assistant à
l’apparition de la Vierge Marie et de l’Enfant Jésus (assis ou debout sur un livre).
Il fut canonisé le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX. Le culte de Saint‑Antoine de Padoue
se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le saint national du Portugal,
dont les explorateurs le firent connaître du monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés
et
des prisonniers.
Albert Ronsin rapporte qu’au lendemain de la bataille de Nancy durant laquelle Charles le Téméraire fut tué,
en
1477,
le duc René II de Lorraine dépêcha un messager à Padoue pour prier et remercier Saint‑Antoine de la
victoire.
À partir du XVIIème siècle, Saint‑Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus,
puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu. L’idée d’invoquer Saint‑Antoine
pour retrouver les objets perdus vient du fait qu’un voleur qui lui avait dérobé
ses commentaires sur les Psaumes se sentit obligé de les lui rendre.
De nombreux épisodes surnaturels lui sont attribués, comme d’avoir tenu une nuit l’Enfant Jésus dans ses
bras.
Ses principaux attributs sont la bure franciscaine, l’Enfant Jésus,
une mule, un livre, des poissons, un cœur enflammé, un lys.
Noter la banderole avec le nom sur la console.
Les artistes qui ont contribué à l’église de Fraize :
Les artistes et professionnels connus qui ont contribué à l’église sont :
Les architectes :
Charles Cariage (1838-) architecte à Saint‑Dié (1881-1914).
À Fraize, il a construit la gendarmerie en 1882 et a procédé à la réfection de l’église en 1893.
Roger Ringwald de Saint‑Dié, réfection de la toiture en 1961.
Les entrepreneurs :
Joseph Cuny, laboureur à Scarupt (sic).
Il fut chargé de la reconstruction de l’église après l’incendie de 1782.
Joseph (?) Fleurentdidier, charpentier.
Il a, d’après J.Bte Haxaire, signé sur une grosse poutre la charpente du clocher,
reconstruit suite à l’incendie de 1782.
Le beffroi est sans doute aussi de lui. Son fils, Joseph Fleurentdidier
qui a été officier de Napoléon premier et à fait notamment la campagne d’Egypte,
a par la suite (de 1830 à 1842) été un maire de Fraize apprécié.
Les maîtres verriers :
Ferdinand Hucher de la Fabrique de vitraux du carmel du Mans
est le fournisseur des vitraux en 1902.
Georges Janin (1884-1955),
maître verrier de Nancy est le fournisseur des vitraux en 1923.
Après des études à l’École des Beaux-Arts de Nancy, complétées par une formation dans l’atelier de son
père,
il ouvrit en 1909 une fabrique de vitraux d’art où son inspiration fut essentiellement florale.
Il fut pendant un temps associé à Joseph Benoit.
Max Ingrand, (20/12/1908 - 25/08/1969). Il fournit en 1949-50
les
vitraux pour les dix-neuf baies de l’église.
Formé à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. En 1927, il entre dans la section
vitrail
de l’Atelier de Jacques Grûber. Il a signé diverses œuvres avant guerre en compagnie de sa femme Paule,
qu’il épouse en 1931,
grandes décorations murales et nombreuses verrières (art profane et sacré) qui ont établi sa réputation.
Prisonnier de guerre, il passe celle-ci dans un stalag (Oflag IV D) en Allemagne où il dessine
Le maître verrier Max Ingrand.
et noue beaucoup de contacts qui l’aideront après sa libération.
Son atelier, au 7 impasse Tenaille, à Paris dans le XIVe arrondissement,
a compté jusqu’à cinquante salariés et a fonctionné jusqu’au début des années 1970.
Il y était assisté de collaborateurs de valeur, notamment Michel Durand (1931-),
chef d’atelier qui reprend
l’atelier après la disparition de Max Ingrand,
Jean Gourmelin (1920-) et Claude Serre (1938-1998)
qui firent également, hors du monde du vitrail, une carrière de dessinateurs humoristes, et Ben Swilden.
Le charisme teinté de mysticisme de Max Ingrand,
son entregent et sa puissance de travail lui ont assuré
de très nombreuses et importantes commandes, non seulement en France à l’occasion de
la reconstruction, mais aussi à l’étranger, notamment au Canada, aux États-Unis, au Brésil...
On lui doit entre-autres la restauration des vitraux de centaines d’églises, tout particulièrement en
Normandie,
parmi lesquelles ceux de la cathédrale du Mans, des créations comme à Saint‑Lô, Argentan,
Yvetot… Il réalise le seul vitrail moderne du chœur de la cathédrale de Strasbourg.
À l’étranger on lui doit les vitraux de la cathédrale de Sao-Paulo,
la grande coupole de la cathédrale de Washington, et beaucoup de réalisations en Californie.
Dans les Vosges, en plus de ceux de l’église de Fraize, il remplace aussi ceux de l’église de
Bruyères, de Julienrupt (1952) et de Gugnécourt.
Il a également signé les vitraux de l’église de Audun-le-Roman en Moselle, entre Longwy et Thionville.
Max Ingrand a aussi réalisé et laissé son nom à des gammes
de meubles et de luminaires.
Cliquez ici pour recevoir le texte intégral de la causerie
que lui a consacré François Maubré (42 pages illustrées).
Les peintres et sculpteurs :
Thomas Mathis, d’origine allemande ou
alsacienne résidait au Belrepaire, chez François Petitdemange,
fin XVIIIe siècle.
Le grand Christ de la nef et le tableau dit de Saint‑Blaise lui sont attribués.
Le curé Vichard qui confirme ce point et précise divers
autres objets également créés par lui mais disparus par la suite.
Il pourrait aussi avoir peint la copie de la Descente de Croix de Rubens.
Il a aussi peint le plafond et deux tableaux de l’église de La Croix-aux-Mines en 1776 et probablement
réalisé le grand Saint‑Nicolas de l’église de Plainfaing.
Thomas Mathis n’est pas un nom connu des moteurs de recherche d’Internet.
Messieurs Albert Minoux (le Bonhomme, 9/12/1878) et
Paul Mangin (Aulnois, 15/7/1877) de Mesnil-en-Xaintois (Vosges).
Ils peignent la toile marouflée circulaire du monument de la reconnaissance aux morts de 1914-18.
Charles Champigneulle de Metz a réalisé le Chemin de Croix.
Les ébénistes :
Jean‑Baptiste (à gauche) et Joseph Haxaire.
Les frères Jean‑Baptiste (1816-1891) et
Joseph Haxaire (1820-1898),
menuisiers ébénistes à La Costelle et aussi chroniqueurs de Fraize. Jean‑Baptiste Haxaire
note dans un de ses carnets en 1884, parlant de l’église d’avant la restauration de 1894 :
L’église est pauvre comme style architectural, mais elle renferme une chaire à prêcher
qui date de 1860, de style gothique et qui produit un certain effet. Le chemin de croix, qui est
dans le
même
style a été fait quelques années après la chaire. Ces ouvrages ont été exécutés par moi et mon
frère. »
Monsieur Husson, ébéniste à Blevaincourt
(à l’extrême Sud-Ouest des Vosges). Il réalise les deux autels latéraux et les boiseries du chœur,
Pierre Rabot de Nancy. Il réalise les bancs en 1895,
Monsieur Rohr ajoute en 1905 une rampe à l’escalier d’accès à la
chaire.
Les facteurs d’orgues :
François Cuny, prêtre, établi à Strasbourg de 1788 à 1791.
Il construit et offre un orgue pour l’église en 1785,
Blaise Chaxel (1765-1843),
originaire de Fraize, s’installe dans le Pays de Bade.
Il eut un fils, (François) Joseph (1797-1858), qui devint facteur d’orgues aussi.
Le frère de Blaise, Augustin, également facteur d’orgues est probablement
intervenu sur l’orgue avant 1851.
Augustin Chaxel est le frère de Blaise.
Né à Fraize en 1771, s’y maria en 1809 et mourut à Anould en 1845.
Il est possible qu’il fut formé par son frère, par François Cuny
ou par Jean-François Vautrin de Malzéville.
En 1817 il était signalé comme facteur d’orgues à Habeaurupt, près de Plainfaing.
En 1821 il s’installa à La Croix aux Mines où il construisit l’orgue de l’église.
Son activité semble avoir été moins importante que celles des autres Chaxel.
Ses réalisations dans les Vosges sont en 1812 un orgue neuf pour l’église de Bertrimoutier,
et en 1824 un orgue neuf pour l’église de La Croix-aux-Mines.
Claude-Ignace Callinet de Rouffach (1803-1874).
Il fournit l’orgue après que le précédent ait été détruit par la foudre en 1851.
Les Callinet ont été une famille de facteurs d’orgues de réputation nationale.
Étude
sur les Callinet.
Jaquot-Jeanpierre et Cie, de Rambervillers
répare l’orgue de l’église en 1885. La maison Jaquot répare l’orgue en 1925.
La saga de la dynastie.
La Manufacture des Grandes Orgues de Rambervillers
a pris la suite de Jaquot-Jeanpierre et Cie et a procédé au relevage de l’orgue
durant l’année 2018. La Costelle a consacré une
exposition à cette occasion.
Les fondeurs de cloches :
Les fondeurs de Lorraine et du Bassigny voisin (Haute-Marne), que l’on appelle des saintiers) avaient une
excellente réputation.
Ils ont été les principaux fondeurs de cloches de toute la France et même des pays étrangers.
À noter que les fondeurs de cloches étaient aussi souvent fondeurs de canons.
Nicolas Liebaut d’Eurville-Bienville (Haute-Marne).
À Fraize en 1784 il a refait trois cloches suite à l’incendie de 1782.
Joseph Thouvenot et son fils Claude-Joseph,
on disait volontiers les Thouvenot étaient installés à Bulgnéville
(Vosges).
Toutefois, ils fondaient habituellement les cloches sur place. Ils ont été actifs au moins de 1771 à
1850.
À Fraize en 1803, ils ont fondu les nouvelles cloches suite à la Révolution.
Étude sur les fondeurs Lorrains.
La société Blanchet-Landowski de Bagnolet a refondu la Blaise en 1952.
Les autres artistes :
De part et d’autre du clocher, les grilles d’accès au cimetière.
Jean Lamour (1698-1771) est né et mort à Nancy.
Il se forma aux techniques de la ferronnerie à Metz puis à Paris.
Stanislas en fit son serrurier. Il travailla aux grilles de la place Royale (Stanislas)
dans un vaste atelier aménagé dans l’église désaffectée de la Primatiale.
D’après Victor Lalevée, il aurait signé les grilles d’accès au cimetière,
côté parvis. Des garnements en auraient fait la fin à force de se balancer dessus (?).
Entreprise Pillement de Nancy, frise et décorations en stuc
(1894).
Henri Zenner père, artisan de Fraize, forge la grille qui ferme
le monument de la reconnaissance aux morts de la guerre de 1914-18 ainsi que celle des fonts baptismaux,
Albert Folzer, artisan plombier-ferblantier à Fraize,