Chanson : La Fraizilienne
Paroles de Eugène Mathis, musique de M. Michel de Fraize.
- Fraize, patrie,
- Terre chérie
- Des vieux Héros,
- Que les échos
- De notre histoire
- Pleine de gloire,
- Vibrent aux chants
- De tes enfants !
- Dans la surface verte
- Du fastueux manteau
- Dont la Voge est couverte,
- Serti comme un joyau,
- Autant que cité reine
- De grâce avantagé,
- Fraize au seuil de Lorraine
- Accueille l'étranger.
- Le destin fut propice
- À nos rudes aïeux,
- Quand, suivant leur caprice,
- Descendus des hauts lieux
- Ou montés de la plaine,
- Séduits par tant d'appas,
- Dans le vallon des frênes
- Ils fixèrent leurs pas.
- De leurs efforts sublimes
- Dépensés sans arrêt,
- Leurs fils ont jusqu'aux cimes
- Repoussé la forêt ;
- Entre l'homme et la terre
- Le temps scellant l'hymen,
- D'un vallon solitaire
- A fait un autre Eden.
- Les grands bois le couronnent
- Dressés comme un rempart ;
- Maints hameaux l'environnent
- Saillant de toutes parts
- Au penchant des collines,
- Ou nichant dans les cieux,
- Dans l'ombre des ravines
- Cachant leurs toits ocreux.
- Ce sont les Aulnes, ville
- Où chantent les métiers,
- Le Chêneau, Mazeville,
- Beurrée aux frais sentiers,
- Scarupt, Sèches-Tournées,
- La Roche, Mandramont,
- Demeures fortunées
- S'étageant sur les monts.
- Lorsque les gens de Fraize
- Sous le fanion ducal
- Ou l'enseigne française
- Servaient d'un zèle égal
- L'une et l'autre patrie,
- Toujours au premier rang,
- Combattant pour sa vie,
- Ils lui donnaient leur sang.
- Les fils de notre race
- N'étaient-ils point parmi
- Leurs voisins de l'Alsace
- Aux côtes de Valmy,
- Dans la masse profonde
- Des rudes paysans
- Qui fit trembler le monde
- Sous ses sabots pesants.
- Combien, de ces chaumières
- Aux paisibles courtils,
- Pour la guerre dernière
- De beaux gars sont partis !
- Combien la mort cruelle
- Est venue en toucher
- Gardant dans leur prunelle
- L'image du clocher !
- De nos vaillants ancêtres,
- Conservons la fierté ;
- Nous leur devons de naître,
- De vivre en liberté ;
- Gardons cet héritage
- Contre l'insidieux
- Retour d'un esclavage
- Qui leur fut odieux.
Ce poème de Eugène Mathis a été publié dans Aux Champs de Fraize.